





C'est une édition riche en présences féminines... Et féministes.
Le Festival de Cannes déploie dans sa Compétition officielle de grands noms du cinéma : Kelly Reichardt (à qui l'on doit l'excellent Showing Up avec Michelle Williams), Carla Simon et Mascha Schilinski, mais également Lynne Ramsay : la réalisatrice de la claque We need to talk about Kevin dirige Jennifer Lawrence et Robert Pattinson dans Die, my love, production Scorsese très attendue des festivaliers.
Casting de choc, et déflagration en vue ? On l'espère.
Et ce n'est pas le seul atout de cette édition... Qui, si elle s'avère avare en guise de femmes cinéastes présentes en Compétition, met à l'honneur cependant des créations très Terrafemina.
Car Cannes 2025, c'est aussi pour nous le grand retour de Julia Ducournau.
Lauréate de la Palme d'or pour son ovni Titane, objet hybride insaisissable sur l'identité de genre, cette férue de cinéma de genre entrée par la grande porte avec le phénomène Grave s'apprête à désarçonner la critique avec Alpha, son troisième long-métrage. On ne sait pas grand chose de cette fiction avec Tahar Rahim si ce n'est qu'elle promet de mêler intrigue familiale, récit de coming of age, bouleversement fantastique des corps...
Nos confrères d'Allociné résument ainsi la chose : "Alpha est une adolescente agitée qui vit seule avec sa mère. Leur monde s’écroule le jour où elle rentre de l'école avec un tatouage sur le bras".
Du Julia Ducournau comme on l'aime, donc.
Alors que son Titane avait récolté le précieux sésame à la surprise générale, tout est envisageable pour cet Alpha qui pourrait tout à fait faire entrer la Française fan de body horror dans la catégorie étroite des cinéastes doublement palmés - et plus si affinités. Aux côtés de Ruben Ostlund et de Michael Haneke...
Autre Française de renom : Rebecca Zlotowski !
Cinéaste féministe qui après avoir magnifié Léa Seydoux, Zahia et Virginie Efira, dirige dans son nouveau long-métrage, Vie privée, l'immense Jodie Foster. Un drame psychologique très prometteur qui tirera le portrait trouble et ambiguë d'une psychiatre reconnue dont la vie se retrouve complètement bouleversée lorsqu'un deuil survient... Et décide même de se faire enquêtrice !
Un pitch qui oscille entre l'introspection et le thriller. Cocktail détonnant. Quand bien même la réalisatrice échappe, sans raison, au privilège de la Compétition : elle ne peut donc espérer remporter un Palme d'or.
Et dans le registre des surprises, il faut tutoyer le versant international de la compétition. Car cette année est celle des premiers films intrigants signés par des superstars, entre Eleanor The Great, un long métrage de Scarlett Johansson, et The Chronology of Water, entrée dans la cour des réalisatrices de... Kristen Stewart, icône queer qui a parcouru un long et passionnant chemin depuis Twilight.
Dans Chronology of Water, inspiré des mémoires éponymes de Lidia Yuknavitch, on retrouvera la Britannique Imogen Poots, mais aussi Thora Birch, la star de American Beauty. Les Films du Losange, maison mère d'Eric Rohmer, et distributeur du film, le pitche ainsi : comme une "exploration approfondie de la sexualité, de la créativité, un regard sans faille sur tous les détails sanglants du corps féminin et une représentation sensible du vocabulaire émotionnel de la jeunesse".
Quant au premier film de Scarlett, qu'en sait-on au juste ?
Cela : Eleanor The Great, présenté dans la section « Un certain regard » du Festival de Cannes, est le portrait... D'une femme de 90 ans. En plein deuil (décidément) et qui voit en la disparition de sa meilleure amie l'occasion de tirer le bilan de sa vie, quitte à réécrire de toutes nouvelles pages, à l'aube de son siècle vécu. Ovni à l'horizon ?