Porter un masque pour faire l'amour : la recommandation de la cheffe de la santé canadienne

Publié le Vendredi 04 Septembre 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Au Canada, la responsable de la santé recommande de porter un masque pendant l'amour
Au Canada, la responsable de la santé recommande de porter un masque pendant l'amour
La responsable de la santé publique du Canada, Dre Theresa Tam, a énoncé des recommandations pour faire l'amour sans risques en pleine pandémie de Covid-19. Et ça passe par porter du masque pendant un rapport sexuel ou proscrire les baisers.
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Les conseils suivent et ne se ressemblent pas toujours. En France, après des mois d'une politique qui s'est entêtée à ne pas généraliser le port du masque au coeur du pic de la pandémie, malgré les (insistantes) demandes des soignant·e·s, le gouvernement a fait volte face en cette rentrée en l'imposant dans de nombreuses grandes villes, ainsi qu'au bureau. Au Canada, de nouvelles recommandations viennent aussi d'être émises par les plus hautes sphères de l'Etat. Et celles-ci concernent cette fois la vie privée des habitant·e·s.

La Dre Theresa Tam, responsable de la santé publique locale, s'est ainsi exprimée mercredi dernier sur la nécessité de se protéger du virus lors de rapports sexuels. "La santé sexuelle est un élément important de notre santé globale. Cependant, les relations sexuelles peuvent être compliquées à l'époque du Covid-19...". Elle l'affirme : les risques augmentent pour les partenaires qui s'engagent avec des personnes extérieures à leur foyer.

Masque... ou masturbation

Pour se protéger efficacement des risques de contaminations, Dre Theresa Tam avance plusieurs options : le plaisir en solitaire, le sexe avec un·e partenaire de longue date ou l'amour masqué avec une nouvelle conquête.

"L'activité sexuelle à moindre risque pendant le Covid-19 n'implique que vous", poursuit-elle. Mais pour les Canadien·ne·s qui choisiraient de "s'engager dans une relation sexuelle en personne" en dehors de leur bulle sociale (un groupe exclusif et fermé de proches, constitué d'un maximum de 10 personnes, précise Radio Canada), elle suggère un certain nombre de mesures pour réduire les risques, notamment "éviter les contacts face à face ou la proximité".

Traduction : si l'on veut coucher avec le·la premier·e venu·e, mieux vaut prendre quelques précautions supplémentaires.

"Selon les données probantes actuelles, contracter la Covid-19 à partir de sperme ou de sécrétions vaginales est très peu probable, mais l'activité sexuelle avec de nouveaux partenaires augmente le risque de contracter ou de transmettre l'infection par contact étroit (par exemple par les baisers)", écrit-elle sur Twitter. "Si vous décidez d'avoir des relations sexuelles avec de nouveaux partenaires, peu importe leur sexe ou leur genre, n'oubliez pas de tenir compte des risques pour la santé personnelle et publique."

Les partenaires devraient ainsi éviter de s'embrasser et faire en sorte que leurs "visages ne se touchent pas ou ne soient pas près l'un de l'autre". Dans un tel cas, le port d'un "masque couvrant le nez et la bouche" est conseillé. Et "établir une relation de confiance avec votre partenaire sexuel", fortement encouragé.

"En prenant ces précautions et en restant conscients des risques que nous assumons, les Canadiens peuvent trouver des moyens de jouir d'une intimité physique tout en préservant les progrès que nous avons tous réalisés en ce qui concerne la présence de Covid-19", conclut Dre Tam. Le monde d'après réserve décidément des surprises.