





Roland Garros, jeudi 5 juin : c'est l'heure des demi-finales féminines du tournoi. La 5e joueuse mondiale Iga Swiatek affronte Aryna Sabalenka (1ère au classement WTA), et le phénomène français Loïs Boisson joue contre la star américaine Coco Gauff.
Dans ce contexte, une question continue de faire débat sur les réseaux sociaux : pourquoi n'y a-t-il aucun match féminin programmé en night-session ?
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Alors que Loïs Boisson a fait rêvé la France lors de ses derniers matchs qui l'ont menée aux demi-finales du tournoi, la controverse grandit. Sur les réseaux sociaux, les internautes s'agacent de ne pas voir de femmes en night-session, leurs jeux étant toujours programmés en pleine journée.
Et ils ne sont pas les seuls. Les premières concernées ont également dénoncé l'invisibilisation des femmes dans la programmation de Roland Garros : "Une honte", s'indignait Ons Jabeur lors de sa conférence de presse le 27 mai. "Beaucoup de grandes joueuses méritent d’être là. Naomi Osaka contre Paula Badosa, c’était un match incroyable, parfait pour une session de nuit", avait-elle donné pour exemple.
La première joueuse mondiale Aryna Sabalenka a également pris la parole le 3 juin : "Nous méritons d’être placées sur une plus grande scène, à des horaires plus favorables, avec plus de spectateurs", a-t-elle martelé.
Ce débat a été repris en direct à la télévision. Sur le plateau de France Télévision, qui gère la diffusion des matchs en journée depuis le début du tournoi, les commentateurs ont évoqué ce sujet le mercredi 4 juin. Et la séquence est à la limite du sexisme.
Plusieurs opinions se sont détachées : celle de l'entraîneur de tennis français Patrick Mouratoglou, d'abord. Il estime que "les directeurs de tournois ont des contraintes" : ils doivent "satisfaire le public" en vendant des places de session de nuit où les matchs auront "un temps de jeu minimum" (les femmes doivent gagner en seulement deux sets, NDLR) et où des stars du tennis joueront (selon lui, cela concerne uniquement des hommes). L'entraîneur l'affirme : "On est dans une période dans le tennis féminin, où il n'y a pas de très grandes stars."
Des arguments réfutés par l'ancienne joueuse de tennis Alizé Cornet, qui rappelle que certains matchs masculins diffusés de nuit ont fini en 1h30 (celui de Jannik Sinner contre Rublev et celui de Carlos Alcaraz contre Tommy Paul), quand les derniers matchs féminins ont été disputés en plus de deux heures. Sans compter que certaines femmes comme Coco Gauff (2e mondiale) ou Iga Swiatek (5e) sont aujourd'hui plus connues qu'un Jack Draper (5e joueur ATP) ou Taylor Fritz (4e).
Comme le rappelle Alizé Cornet, les arguments avancés ne sont donc pas entendables. Comme elle, on attend de meilleures explications de la part de la direction de Roland Garros et de la plateforme qui diffuse les night-session : Prime Video.