





Roland Garros s'est élancé dans sa troisième et dernière semaine de compétition, et si l'on retiendra une chose du tournoi de cette année, c'est qu'il n'aura pas changé grand chose au sort des femmes sur le terrain. On vous le disait dans cet article, le 27 mai, Ons Jabeur, la joueuse Tunisienne 36e mondiale, a poussé un coup de gueule concernant l'absence d'affiche féminine sur les "night sessions" du tournoi. "C'est une honte de la part de la fédération, une honte de la part du diffuseur [Prime Vidéo] d'avoir signé un tel contrat, a-t-elle déclaré en conférence de presse. Beaucoup de grandes joueuses méritent d'être là. L'un des matchs de lundi opposait Naomi Osaka et Paula Badosa. Un match incroyable. Elles auraient dû jouer en session de nuit".
Dans le sillage de cette parole féministe, une autre polémique a éclaté quelques jours plus tard, le 2 juin. Ce jour-là, le premier tour des juniors voyait s'affronter la Serbe Petra Konjikusic et la Française Daphnée Mpetshi Perricard. Mais avant le coup d'envoi du match, les caméras du stade ont filmé une scène lunaire.
À l'aide d'un marqueur noir, l'arbitre a tenté de cacher le nom du modèle de la casquette inscrit sur le coté du couvre-chef de la joueuse serbe. Mais cela n'a pas suffi et Petra Konjikusic a finalement été contrainte de retirer sa casquette. La raison ? Le règlement de la fédération internationale de tennis (ITF) concernant les Grand Chelem interdit d'avoir plus d'un logo sur sa casquette, ce qui était le cas de la jeune joueuse de 17 ans dont la virgule Nike apparaissait aussi sur le devant. Il précise aussi que l'inscription ne doit pas faire plus de 13 centimètres. Sans compter que ces deux règles ne s'appliquent qu'aux marques qui ne sponsorisent pas le tournoi, ce qui est le cas de Nike.
Sur les réseaux sociaux, les internautes jugent cette mesure "ridicule". "Ridicule, on vit dans un monde où des gens qui n'ont rien à faire de leur vie inventent des règles et des lois se croyant utiles", peut-on lire sur Instagram. Certains rient en observant que cette scène est un bon coup de pub pour Nike. D'autre remarquent que la joueuse française a exactement la même casquette mais dans des couleurs inversées et qu'elle a été autorisée à la garder.
D'autres encore s'indignent d'une décision qu'ils jugent sexistes. "Si le tournoi payait correctement les joueuses je pourrais comprendre, mais c'est loin d'être le cas. Est-ce qu'ils auraient fait cela à Nadal ou Djoko (Novak Djokovic ndlr) ? Bien sûr que non", affirme un abonné. Un avis partagé par d'autres internautes.
Ce n'est pas la première fois lors cette édition qu'un couvre-chef est interdit. L'Américaine Hailey Baptiste avait effectivement dû changer de bandeau en huitièmes de finale, car le logo présent sur ce dernier, une virgule Nike également, était trop imposant.
Vu le peu d'effort déployé pour que les matchs féminins fassent de l'audience à la télévision, il semble d'autant plus ironique d'être à cheval sur ce genre de règle. Pour rappel, les matchs des femmes sont cantonnées à l'après-midi et les match de prime-time, le soir, sont exclusivement masculins, comme on vous le disait au début de l'article par la voix de Ons Jabeur. Face à ce déséquilibre flagrant, la WTA, association du tennis féminin, "dénonce une programmation sexiste et appelle à un changement de culture", indique le compte Instagram C'est Qui La Bosse ?. Une question de priorité finalement.