"On m'envoie des scénarios en prison"
Harvey Weinstein ne semble pas s'ennuyer en cellule. Condamné en mars 2020 à 23 ans de réclusion criminelle pour viol et agression sexuelle, l'ex producteur surpuissant et intouchable d'Hollywood n'a jamais donné autant d'interviews que ces derniers mois. Au coeur d'un nouveau procès retentissant, confronté à deux plaignantes, dont une ancienne assistante de production, l'accusant de violences sexuelles - dans une chambre d'hôtel, tel que le souhaite son "modus operandi" - l'homme d'affaires s'est confié dans une toute nouvelle interview fortement controversée.
Alors que l'ex productrice Miriam Haley l'accuse de viol, notamment de lui avoir fait subir un cunnilingus forcé, Harvey Weinstein se plaît à donner de ses nouvelles auprès de la controversée journaliste Candace Owens. Et nous apprend plus encore que son influence au sein de l'usine à rêves n'est pas tout à fait tarie en dépit du verdict de la justice. Ainsi, on lui envoie encore des scripts de films pour avoir ses conseils...
Mais ce n'est pas tout. On vous dévoile les "meilleurs" extraits.
Dans une interview "exceptionnelle" filmée depuis sa prison, Harvey Weinstein clame son innocence et dépeint les viols et agressions sexuelles dont on l'accuse depuis 2017 comme... de simples « erreurs », relate le magazine Variety. En outre, Harvey Weinstein affirme n'avoir rien fait d'« illégal » face à la journaliste et influenceuse conservatrice.
Dans le texte, ça donne ceci : "J'ai blessé ma famille. J'ai blessé mes amis. J'ai trompé ma femme. Et c'était une erreur, vous savez, une terrible erreur. Mais je n'ai pas commis ces crimes. Je le jure, et les gens qui regardent maintenant, et sur ma famille". Et le producteur "d'avouer" encore, sur un air de mea culpa : "Oh, je n'étais pas un bon patron. « J'étais dur et exigeant, et j'aurais dû être meilleur, mais ce n'était pas le cas. J'avais un tempérament colérique".
Volontiers soupe au lait, Harvey Weinstein, à l'écouter. Des déclarations que d'aucuns jugeront... Décalées, émanant d'un homme qui a été condamné pour viols et agressions sexuelles, et se retrouve au coeur d'une grande quantité de témoignages lors de la décennie écoulée. Auprès du New York Times, du New Yorker, par réseaux sociaux interposés... Figure surpuissante cristallisant des allégations nous renvoyant aux racines-mêmes du mouvement #MeToo, la révolution féministe du siècle.
En outre, Weinstein affirme à l'unisson n'avoir jamais "touché" Gwyneth Paltrow, voix majeure dans le cadre des révélations du New York Times. Mais admet cependant des attitudes "déplacées" et "des avances" émises à son égard. Le reste, qualifie-t-il, est incontestablement "une invention". L'entière interview navigue sur ces eaux : demi aveux, contestations, euphémisation permanente.
Et naturellement, il y a cette confession : ces fameux "amis" qui lui envoient encore des scripts pour recueillie conseils et recommandations... Il détaille sans sourciller : "J'ai des amis qui travaillent encore dans le milieu et qui me glissent leurs scénarios et me demandent des notes. Et je leur donne simplement mon avis. Donc je ne fais rien pour moi, mais pour les autres"
Un grand coeur, cet Harvey Weinstein.
Qui plus que jamais semble convaincu de son come back et de son innocence. A l'unisson de son avocate, affirmant à qui veut l'entendre auprès des journalistes que l'air du temps est "favorable" à un acquittement du producteur. Et à son retour en grâce ? Ce serait là le "retour de bâton", ou backlash, le plus violent à l'encontre du mouvement #MeToo. L'actualité politique internationale, et les régressions observées dans nos sociétés, telle la montée du masculinisme, suscitent malheureusement de maigres espoirs au sein des militances féministes.
Et s'avèrent source d'optimisme pour "l'ogre d'Hollywood" aux trois chefs d'accusation. Qui non content de nier les déclarations de Rose McGowan, tel qu'il le fait dans cet entretien, serait susceptible de faire atteinte à celles de toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.