





"Destruction d'oeuvre d'art", "violence masculiniste"
C'est ce que dénoncent ces derniers jours associations et militantes féministes à propos d'un acte de malveillance indéniable qui a pris place le 26 mai dernier dans une galerie d'art, à Nîmes. A savoir ? Le saccage et la dégradation d'une exposition de l'artiste Kamille Lévêque Jégo.
Série de créations féministe, donnant le la au matrimoine... Mais qui a semble-t-il exaspéré des misogynes. Lesquels ont recouvert les murs de "tags phalliques", comme le rapportent nos consoeurs de ELLE. Tout en "piétinant" des "portraits de femmes" sur le sol de l'exposition : "plusieurs d’entre eux ont été arrachés, détruits et piétinés", énonce encore le féminin.
Un acte criminel absolument déplorable...
Le masculinisme, c'est cette idéologie qui prône la haine de la femme, celle-ci étant perçue comme la cause principale des maux des hommes (situation sociale, sentimentale, etc). Une pensée particulièrement acerbe parmi les communautés en ligne, notamment celle des "incels", ou célibataires involontaires, désignant les femmes comme les responsables de leur frustration sexuelle.
Le masculinisme s'appuie sur des croyances virilistes profondes, des convictions réactionnaires et hyper conservatrices (d'autant plus quand il s'agit de la sexualité des femmes, de leur liberté ou de l'égalité des sexes) un rejet des émotions dites "féminines", de l'empathie et de la vulnérabilité, et une opposition virulente aux luttes féministes dans leur globalité. Les discours "mascus" se caractérisent par un dénigrement systématique de la moitié de la population, considérée comme manipulatrice, vénale, "castratrice".
Mais le masculinisme ne se limite pas à une rhétorique stéréotypée et toxique. Il se traduit volontiers et dans les pires des cas, non seulement par des faits de cyber harcèlement groupés sur les réseaux sociaux, mais également par des actes criminels au-delà des écrans.
C'est aujourd'hui la théorie qui pèse sur ce "saccage" dans cette galerie d'art nîmoise.
"Cette attaque ‘ masculiniste’ ignoble prouve à quel point il est important de défendre la liberté d’expression des artistes et en particulier des femmes artistes", a dénoncé en e sens auprès de ELLE le propriétaire des locaux endommagés, Patrice Loubon, président du Centre d’art et de photographie de Nîmes, qui voit là une attaque directe contre les femmes artistes.
"Des individus pour le moment non-identifiés ont entièrement saccagé l’espace d’exposition et détruit l’exposition actuelle. Des murs sont à repeindre. Une scénographie a été détruite". ^
Même stupéfaction du côté de l'artiste mise à l'honneur.
Kamille Lévêque Jégo, rapporte Beaux Arts Magazine, a effectivement déploré "une réaction haineuse et réactionnaire à l’expression d’une féminité émancipée et souveraine, un comportement agressif". Elle se dit "consternée par tant de médiocrité".