Comment aider les Américaines après la décision de la Cour suprême

Publié le Mercredi 22 Mai 2019
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Alors que la Cour suprême vient de révoquer le droit à l'avortement garanti sur le territoire américain ce 24 juin 2022, nombreux Etats ont déjà entrepris de l'interdire sur leur sol. On vous dit que faire pour aider les femmes de ces régions des Etats-Unis.
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Le cauchemar est devenu réalité : ce vendredi 24 juin 2022, 6 juges de la Cour suprême ont voté la révocation de l'arrêt Roe v. Wade établi en 1973, qui instaura le droit à l'avortement sur le territoire américain. Désormais, chaque Etat est libre de décider de l'interdire à ses citoyen·nes. Ce, même en cas de viol, d'inceste ou de danger pour la vie de la personne enceinte et le foetus.

Concrètement, 26 Etats sont susceptibles de rendre illégale l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans un avenir plus ou moins proche. Ce lundi 27 juin, 16 ont déjà franchi le pas - ou sont en passe de le faire. La Louisiane, l'Oklahoma ou encore le Dakota du Sud, rapporte Politico.

Une décision historique et dramatique contre laquelle il est possible d'agir, même à l'international. Voici comment.

1- Donner à des organisations nationales

Des associations telles que Naral, Planned Parenthood et ACLU (American Civil Liberties Union) s'assurent que l'avortement soit pratiqué de façon sûre et à des coûts raisonnables. Elles se battent au quotidien pour un accès au soin pour tous et toutes, notamment dans le domaine de la sexualité et de la reproduction.

En donnant une ou plusieurs fois, on les aide de manière significative.

2- Soutenir des associations locales

Dans chaque Etat, il existe également de petites associations qui aident à financer les avortements de femmes - ou de personnes avec un utérus - n'ayant pas les fonds nécessaires pour payer l'intervention ou la logistique qui l'accompagne (hébergement, transports...).

Parmi ces Abortion Funds, qui continuent pour l'instant d'oeuvrer et de se battre malgré les interdictions, on trouve le Yellowhammer Fund (Alabama), Women Have Options (Ohio), le Gateway Freedom Access Fund (Missouri) ou encore le Mississippi Reproductive Freedom Fund. Les dons sont directement dédiés aux personnes qui en ont besoin, et quelques euros peuvent faire une grande différence.

3- Faire un don à des associations qui aident les personnes queer et racisées

Il s'agit des communautés les plus touchées par cette révocation, et par l'absence de prise en charge au niveau de la santé sexuelle en général. Donner à des associations telles que la NAPAWF (qui vient en aide aux femmes américaines originaire de l'Asie-Pacifique), URGE (pour les droits reproductifs des personnes queer) ou encore Sister Song (pour les personnes racisées) permet ainsi de les aider à recourir à des soins de qualité, dans des lieux sûrs.

4- Militer sur les réseaux sociaux

A une époque où l'activisme se fait aussi en ligne, partager des contenus en lien avec cet événement permet d'éveiller les consciences et de sensibiliser à la situation catastrophique en matière de droit des femmes et des minorités de genre que connaissent actuellement les Etats-Unis.

Il s'agit d'un moyen efficace de faire passer le message et de continuer le combat de façon internationale en relatant des faits, des témoignages ou en partageant des oeuvres d'artistes réalisées dans le but de se soulever contre ces lois.

5- Partager son histoire avec Planned Parenthood

L'organisation Planned Parenthood (l'équivalent du Planning familial) a lancé le hashtag #WhateverTheReason visant à récolter le maximum de témoignages de personnes ayant avorté ou soutenu un·e proche ayant avorté. Un partage de vécus nécessaire, pour combattre une stigmatisation nocive et insister sur un point crucial : l'avortement est légitime et devrait être un droit fondamental, quelle qu'en soit la raison.

"Chaque jour, dans tout le pays, des personnes prennent leurs propres décisions concernant leur grossesse pour des raisons qui sont profondément personnelles", décrit l'asso. "La politique n'a pas sa place dans ces décisions, et toutes leurs histoires méritent le respect."

6- Se porter volontaire pour escorter les femmes qui se font avorter (aux Etats-Unis seulement)

Si vous vous trouvez aux Etats-Unis pour quelques semaines ou plus, vous pouvez vous inscrire en tant qu'accompagnatrice dans une clinique d'avortement. Dans les Etats où le droit à l'IVG est de plus en plus restreint, voire désormais illégal, de nombreux·ses militantes anti-avortement se positionnent devant ces centres pour tenter d'humilier et de culpabiliser les personnes qui souhaitent avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.

En les accompagnant pacifiquement, vous leur offrez un soutien psychologique essentiel. Pour ce faire, rendez-vous sur National Abortion Federation ou Abortion Care Network afin de trouver la clinique la plus proche, puis contactez-la directement pour connaître ses besoins.