La fin du broyage des poussins mâles (enfin !) annoncée pour 2022

Publié le Mardi 20 Juillet 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
La fin du broyage des poussins (enfin !) annoncée pour 2022
La fin du broyage des poussins (enfin !) annoncée pour 2022
Certaines pratiques contraires au bien-être animal seront-elles bientôt bannies en France ? Le ministère de l'Agriculture semble sérieusement y travailler. 2022 pourrait ainsi marquer la fin du broyage des poussins mâles, et aussi de la castration à vif des porcelets.
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La France va prochainement interdire le broyage des poussins mâles - des poussins généralement "éliminés" car ne pondant pas d'oeufs. C'est là le but du nouveau projet de décret du ministère de l'Agriculture, rapporte Libération. Le ministre Julien Denormandie a expliqué que des appareils permettant de détecter le sexe des poussins dans l'oeuf au sein des couvoirs de poules devraient être installés "dans le courant de l'année".

Comme nous le rappelle encore Libé, ce ne sont pas moins de 50 millions de poussins mâles qui se retrouvent broyés chaque année après leur éclosion. Ce décret, annoncé comme effectif d'ici 2022, devrait éviter un tel massacre en interdisant le broyage mais aussi le gazage desdits animaux - des pratiques encore trop systématiques en France. L'Hexagone réagit ainsi à l'unisson d'autres pays voisins actualisant leur loi à ce sujet, comme l'Allemagne.

Autre mesure notable, l'interdiction de la castration à vif des porcelets, qui devrait être effective à partir du 1er janvier 2022. Des mesures synonymes d'un changement que bien des voix militantes attendent depuis des lustres.

La fin d'un long combat ?

C'est notamment le cas du journaliste et activiste Hugo Clément, qui se réjouit de ces décrets sur Twitter. "Cette fois, on a une date ! La France va interdire le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets à partir du 1er janvier 2022. Bravo à toutes les associations et aux citoyens engagés pour ce combat victorieux", se félicite le reporter. Non sans tirer la sonnette d'alarme : "La lutte continue pour sortir progressivement de l'élevage intensif et mettre fin aux 'traditions' barbares et aux modes de chasse les plus cruels", écrit-il.

"Quand nous dénoncions cette ignominie en 2018 à l'Assemblée nationale, certains députés nous regardaient comme des animalistes radicaux !", ironise de son côté le député des Alpes-Maritimes Loïc Dombreval, membre de La République en Marche. Pour beaucoup, la concrétisation de ces annonces gouvernementales conclurait donc des années de débats et de discordes, dans l'hémicycle et ailleurs. Reste simplement à les concrétiser, justement. La fondation 30 Millions d'Amis incite en ce sens à "passer aux actes" afin de "mettre un terme définitif et sans dérogation au broyage des poussins et à la castration à vif des porcelets". Voilà qui est dit.

"Une telle décision, qui va dans le sens du bien-être animal, ne doit pas être uniquement française et allemande. Elle doit être européenne", a enfin réagi Philippe Juven, président du Comité national pour la promotion des oeufs en France. Du côté de Franceinfo, ce dernier craint que ce décret n'implique "des distorsions de concurrence" entre les pays, en augmentant le prix des oeufs en France, de par les "investissements très lourds" exigés par de telles mesures. D'autres voix, quant à elles, attendent que ces belles paroles deviennent (enfin) réalité.