La streameuse Helydia, créatrice de contenus sur la plateforme Twitch, a porté plainte contre son ex conjoint, Fugu, également streameur, pour violences aggravées.
Sur Instagram elle accuse l'espace d'un long post l'ex compagnon en question, Fugu, qui est également très populaire au sein de la plateforme Twitch, de violences psychologiques (insultes, menaces) et physiques (bras tordu, gifles, bousculades, “plaquages”).
"Les gifles, les mains et les bras tordus, les plaquages contre les murs, les bousculades qui me jetaient au sol sont devenus récurrents. J’étais terrorisée de ses colères qui arrivaient même pour un sourire", détaille-elle dans ce long post, où elle met en mots une relation d'emprise, faite de violences psychologiques et de manipulations émotionnelles, ainsi que de violences physiques également.
"Il a vite été violent psychologiquement : insultes, rabaissement, humiliations quotidiennes. Vous avez pu voir une petite partie pendant nos lives. Il a tout attaqué : mon intelligence, mon physique, ma légitimité de streameuse", lit-on encore dans ce long texte.
Mais alors que Fugu a posté une vidéo Youtube dévoilant “sa vérité”, sa communauté cyber harcèle désormais la streameuse, la traitant de tous les noms d'oiseaux et usant d'arguments misogynes typiques. Elle se retrouve aujourd'hui harcelée en ligne.
Et victime d'une grosse rhétorique anti-#MeToo...
Menteuse, manipulatrice, ex folle, férue de buzz...
Les commentaires sous le post initial de Helydia se comptent par centaines suite à la mise en ligne de la vidéo-réponse de son ex conjoint.
Et témoignent d’une rhétorique anti-#MeToo basique. De celle que pourrait employer un Nicolas Bedos. On y retrouverait presque les qualificatifs de tribunal populaire, de chasse aux sorcières, de mangeuse d'hommes ou de misandre.
“Elle fait ça pour le buzz”, “Elle ment”, “Tu fais du mal aux vraies victimes”, “T’as aucune preuve”, lit-on ces derniers jours sous ce post très relayé.. Des commentaires très virulents qui ne sont pas sans rappeler d’autres harcèlements de “fanbases” comme les messages que reçoit ces dernières semaines l’ex conjointe du rappeur Nekfeu.
Ex conjointe qui accuse le rappeur de viols et de violences conjugales.
Les deux camps se sont exprimés dans le cas de 'l'affaire Helydia" et pourtant c'est toujours du même côté que les soutiens s'illustrent avec le plus d'acharnement et de virulence : du côté masculin. Sans attendre que la justice elle aussi s'exprime.
Tout cela, la journalise Rose Lamy le synthétise avec éloquence dans son ouvrage Préparez vous pour la bagarre : aux avancées féministes succèdent toujours des "retours de bâton" dans une société patriarcale qui a une fâcheuse tendance à ne jamais croire les femmes, et avec ces "backlash" toute la rhétorique misogyne qui va avec.
C'est une affaire de mots et de stéréotypes. Car Helydia est aussi victime du stéréotype sexiste de la mauvaise victime. Comme Amber Heard, est considérée en tant que "mauvaise victime" une victime qui ne serait pas "irréprochable". Oui, vous l'aurez compris, c'est la porte ouverte au "victim blaming" : l'inversion du rapport entre victime et coupable.
Alors que Fugu décrit dans sa vidéo d'une heure "une relation toxique des deux côtés".
Gifs et commentaires résument qui plus est cette affaire à un simple divertissement “riche en rebondissements” devant laquelle manger du popcorn. Alors qu’il est question d’une plainte pour violences aggravées à l'origine de cette histoire.
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