Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables

Publié le Vendredi 30 Novembre 2018
Léa Drouelle
Par Léa Drouelle Journaliste
Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables
Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables
Dara, jeune doctorante qui vit à Lyon, a créé des ateliers pour inciter les femmes à fabriquer leurs propres serviettes hygiéniques lavables. Une manière pour elle d'allier son combat écologique à son combat féministe.
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Dara est doctorante à l'université de Saint-Etienne. Il y a un an, cette Lyonnaise a lancé le projet Les Serviettes se mettent au vert, des ateliers pour apprendre à confectionner ses propres serviettes hygiéniques réutilisables.

"J'avais regardé ce qui se faisait dans le commerce et je trouvais ça un peu cher. Comme je faisais déjà de la couture avant, j'ai tenté le coup. J'en ai parlé à des amies qui ont voulu que je leur en fasse aussi. Je me suis dit 'pourquoi pas le faire à plus grande échelle ?' Toujours avec cette idée de rendre les serviettes lavables plus accessibles que celles qui sont dans le commerce", raconte Dara.

Dara commence par récupérer des tissus absorbants dans des points retouche et à confectionner ses premières serviettes avec sa machine à coudre. "C'est parti d'un modèle assez bricolé que j'ai affiné au fil du temps", explique la jeune femme.

Un moyen pour Dara, membre active de l'association Conscience et impact écologique d'allier son combat féministe à son combat écologique. "Ces ateliers étaient pour moi une action concrète pour sensibiliser les personnes à produire moins de déchets, mais également pour aborder un sujet spécifiquement lié aux femmes et faciliter l'accès pour toutes aux protections hygiéniques", précise-t-elle.

"Les serviettes se mettent au vert"
"Les serviettes se mettent au vert"

Des modèles "faciles à réaliser"

Les ateliers qui durent entre 1h et 2h ont lieu à Lyon (où Dara habite), le plus souvent dans des espaces associatifs. L'objectif à long terme est de déployer cette initiative dans toute la France : Dara a notamment animé un atelier à Dijon, ainsi qu'à Sang Rancune, festival consacré aux règles dont la première édition s'est tenue le 10 novembre dernier à Paris.

Côté fabrication, Dara est parvenue à mettre en place un système simple : à partir de chutiers de tissus récupérés dans les magasins, on dessine des patrons de serviettes, "très faciles à réaliser avec une machine à coudre", assure-t-elle.

"Les participantes n'ont jamais touché à une machine à coudre, mais prennent très vite le pli. À la fin, elles sont heureuses d'avoir réalisé leur propre serviette hygiénique. Certaines continuent, d'autres non", souligne Dara.

Mais le but de la démarche reste bien sûr d'inciter les femmes à continuer de fabriquer leurs serviettes chez elles. "Pas besoin forcément d'acheter une machine à coudre", affirme Dara, qui mentionne plusieurs lieux à Lyon (Fablab, Café couture) consacrés au zéro déchet et à l'économie circulaire où l'on trouve des machines à coudre en libre-service.

Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables
Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables
Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables
Cette Lyonnaise a créé des ateliers pour fabriquer ses serviettes hygiéniques lavables

"Une porte d'entrée vers l'écologie"

Le projet "Les serviettes se mettent au vert" ne prévoit pas d'élargir son spectre de création à d'autres protections hygiéniques, comme les culottes menstruelles.

"Nos serviettes sont conçues sous le même format afin de s'adapter à différentes morphologies", précise Dara, qui ne se ferme toutefois pas à cette opportunité : "Ça pourrait se faire un jour si on a des demandes spécifiques."

Pour l'heure, le grand chantier 2019 consiste à transformer le projet en association et à trouver des points de distribution pérennes. L'idée serait de proposer des serviettes gratuitement ou à prix libre à des épiceries sociales et solidaires.

"On touche principalement des personnes déjà sensibilisées à la réduction des déchets. Mais je pense que ce serait intéressant de toucher également des personnes qui s'intéressent en priorité à la réduction de budget et donc de leur fournir une porte d'entrée vers l'écologie".