Sara Ramirez de "Grey's Anatomy" fait son coming out non-binaire

Publié le Jeudi 03 Septembre 2020
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le coming out non binaire de Sara Ramirez.
Le coming out non binaire de Sara Ramirez.
Sur Instagram, Sara Ramirez ("Grey's Anatomy") a délivré un très touchant coming-out en dévoilant sa non-binarité au grand public. Une voix médiatique de plus pour sensibiliser l'opinion publique à la non-binarité - et à la difficulté d'en parler.
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"En moi, il y a la capacité d'être une fille masculine, un garçon féminin, une femme féminine, un homme masculin... tout cela mais aussi ni l'un ni l'autre". C'est ce beau message qu'a adressé Sara Ramirez à ses deux millions d'abonné·e·s afin de décrire sa nouvelle photo de profil sur Instagram. La coupe courte, un sourire aux lèvres et le regard plein d'assurance, l'interprète, connu·e pour ses performances dans les séries Grey's Anatomy (Callie Torres dans les saisons 2 et 3) et Madam Secretary, mais aussi pour ses talents de chanteuse·re (à Broadway notamment), a écrit ces mots : "non-binaire". En évidence, des coeurs jaunes, blancs, violets, couleurs du drapeau de la communauté non-binaire.

Un coming out tout en simplicité, qui a généré sur les réseaux moult réactions de soutiens énamourés - type "Reine·Roi !", "héroïne·héros", "icône" et autres "Je t'aime". Le site LGBTQ Pink News salue le courage de cette démarche publique "touchante" qui, on l'espère, pourrait éveiller bien des consciences - Grey's Anatomy n'étant pas la plus confidentielle des séries mainstream. Comme nous le rappelle la revue, ce n'est pas la première fois que l'artiste mexicano-américain·e libère la parole. Il y a deux ans, Ramirez dévoilait déjà sa bisexualité.

Et déclarait alors : "Faire mon coming out était quelque chose dont j'avais peur parce que je craignais que cela affecte ma carrière professionnelle. J'avais peur des discriminations auxquels je pourrais être confronté·e, non seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur d'Hollywood. Mais ce coming out m'a finalement fait ressentir un profond soulagement". Un ressenti que l'on espère renouvelé aujourd'hui.

Une voix qui importe

Rien de simple car, en 2020 toujours, parler de non-binarité suscite indifférence et incompréhension (dans le meilleur des cas) et le plus souvent moqueries et colère (dans le pire des cas). Rappelons-le, la non-binarité, c'est le fait de refuser d'être catégorisé·e comme "homme" ou "femme" au sein de la société, et donc rompre avec la binarité des genres. Mais cela, comment le faire entendre ? Et bien, justement, par les médias, les vedettes, les séries. Qui dit plus de prises de parole médiatisées, dit plus de représentations, plus de consciences éveillées.

"Plus de modèles, cela signifie aussi plus d'apprentissage, plus de discussions. Il faut donc normaliser ces concepts comme la non-binarité, éduquer le grand public à des thèmes LGBTQ+ 'de niche' et étendre la éflexion sur l'hétéro-normativité de notre société et son obsession pour le genre au grand public", nous expliquait ainsi Aline Mayard, créatrice de la newsletter des cultures LGBTQ I Like That. Aujourd'hui, les mots de Sara Ramirez vont dans ce sens. Ils sont salués par l'activiste transgenre Peppermint, qui sur Twitter insiste pour "donner tout son amour" à la star de Grey's Anatomy, voix vive pour qui s'intéresse "au genre et aux sexualités", dit-elle.

"Mon coming out [en tant que bisexuel·l·e] a été une forme de libération pour moi, celle de me réapproprier toutes mes identités, de ne plus ressentir le besoin de retenir ou de cacher une partie de moi-même lorsque je franchis un seuil dans la vie", déclarait il y a deux ans de cela Sara Ramirez. Une libération, c'est ce que l'on ressent aussi face à ce second coming out personnel qui importe tout autant.