La maltraitance animale est maintenant considérée comme un crime par le FBI

Publié le Mercredi 13 Janvier 2016
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
La cruauté envers les animaux considérée comme un crime par le FBI
La cruauté envers les animaux considérée comme un crime par le FBI
Depuis le début de l'année, la maltraitance envers les animaux est considérée comme un crime de classe A par le FBI, au même titre que les homicides et les incendies criminels. Un changement accueilli comme une victoire par les défenseurs de la cause animale.
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Depuis de nombreuses années, la psychologue et spécialiste du bien-être des animaux Mary Lou Randour, milite auprès du Bureau Fédéral d'Investigation américain (FBI) pour que la cruauté animale soit enfin considérée comme un crime. Si le service fédéral avait finalement accepté sa demande en 2014, il aura fallu attendre ce début d'année pour que cette mesure entre en vigueur. Tout comme les homicides et les incendies criminels, les actes de cruauté sur les animaux sont à présent considérés comme des crimes de classe A et donc passibles de plusieurs années d'emprisonnement. Le FBI définit ces crimes en quatre catégories bien précises : négligence, torture et maltraitance intentionnelle, maltraitance organisée – comme les combats de chiens et de coqs, et abus sexuels.

Après une décennie de lobbying, Mary Lou Randour s'est félicitée de cette décision dans les colonnes du Washington Post : "Ce sont des créatures qui peuvent souffrir, nous savons qu'elles ont la capacité pour cela. Dans la plupart des sociétés, on reconnaît le fait que certaines créatures sont dépendantes des autres, à l'image des personnes âgées et des enfants. Comme eux, les animaux ont besoin d'être protégés".

Une décision loin d'être anodine

En considérant la maltraitance animale comme un crime de classe A, le FBI ne s'intéresse pas seulement au bien-être des bêtes, il espère également identifier plus facilement les personnes susceptibles de commettre des violences graves. En effet, des études menées par des prisons et des établissements psychiatriques américains montrent que près de 70% des criminels violents ont commencé leur carrière en torturant des animaux.

Et il est vrai qu'il n'y a qu'à se pencher sur quelques cas de serial killers célèbres pour se rendre compte que la torture animale marque souvent le début d'actes abjects envers d'autres êtres humains. Ainsi, David Berkowitz, plus connu sous le nom de Son of Sam, avait empoisonné la perruche de sa mère adoptive ; Jeffrey Dahmer, le "cannibale du Milwaukee" disséquait les animaux morts ; Albert DeSalvo ou "l'étrangleur de Boston", piégeait des chiens et des chats dans des boîtes avant de les mettre à mort avec un arc et une flèche. Mais si exemples il y a, ils n'avaient encore jamais été proprement répertoriés. En classifiant ces actes violents en crimes de classe A, le FBI va donc pouvoir avoir sous la main de véritables statistiques et ainsi identifier les personnes à risque.

Interrogée par le journal The Star en 2014, l'ancienne procureure de New York et actuelle présidente de la Prevention of Cruelty to Animals Los Angeles, expliquait que cette mesure allait permettre aux policiers et psychologues de repérer et travailler avec les enfants montrant certains troubles. "Pour que les enfants qui font du mal aux animaux aujourd'hui ne s'en prennent pas à des personnes dans quelques années", indiquait-elle alors.

La maltraitance envers les animaux est déjà qualifiée comme un crime dans 13 Etats américains, dont Washington. Néanmoins, ces actes étaient classés avec divers autres crimes, empêchant ainsi la mise en place d'un véritable suivi statistique.