Dalida voit sa statue hommage au quartier de Montmartre être touchée chaque jour par des porcs. Des hommes ne cessent d'empoigner les seins de la sculpture à son effigie et c'est parfaitement indécent, sous prétexte de cultiver une "tradition" qui est surtout synonyme de salacerie.
La statue de Dalida agressée sexuellement par des porcs, c'est un certain exemple du sexisme intériorisé, voire de la misogynie, où quand les hommes considèrent les femmes comme des objets. Oh, ils sont florissants c'est une réalité, les énergumènes à euphémiser au possible ces gestes qui participent à banaliser les agressions sexuelles. Blagues potaches, photos "gags", tout semble bon pour toucher les seins de cette statue à l'effigie de la diva, femme libre et mélancolique.
"Le buste en bronze de Dalida sème la pagaille à Montmartre", détaillent nos confrères de Purecharts à ce sujet. "Alors que des élus déplorent que les visiteurs lui touchent la poitrine et demandent la mise en place de barrières, Orlando, le frère de la chanteuse, réagit : "A force d'interdire tout, on finit par interdire rien". Des protestataires dénoncent des « mises en scène d'actes mimant une agression sexuelle (qui) participent à la culture d'impunité » et demandent la mise en place d'un socle plus élevé, de barrières de protection et même d'un panneau pédagogique afin de sensibiliser le public".
"Une proposition qui fait débat et qui a même fait réagir Orlando, le frère de Dalida", explique encore la revue détaillée de Purecharts. Orlando n'en a cure, de voir la statue de Dalida, son buste, être ainsi objet de mains "baladeuses" d'hommes lidibineux en manque de sensations. Ce n'est pas le cas de tous. Car certains font entendre leurs voix sonores. Et à raison, car euphémiser les violences sexuelles, on en peut plus.
Dalida par cette effigie démontre que les agressions sexuelles et plus précisément le harcèlement sexuel sont banalisés dans l'espace public. Où ces violences sont beaucoup trop normalisées d'ordinaire, alors envers une statue on imagine à quel point elles se voient exacerbées.
"Sur cette statue de Dalida, exposée à Montmartre, tu peux constater que la poitrine est plus claire que le reste du buste. L’explication est simple : les seins se sont décolorés à force d’être touchés par les passant·es. C’est loin d’être la seule statue représentant une femme à subir le même sort", dénonce francetv dans un billet d'humeur salutaire.
A juste titre on s'interroge à raison sur la propension de ces messieurs à peloter les seins factices de statues représentant des femmes. Est-ce que cela n'est pas un peu inquiétant sur les bords ? Vraisemblablement non à en croire les commentaires sous le post dévoilé ci-contre, au-dessus de ces lignes. La beauferie n'a aucune frontière, et les internautes véhéments se gaussent qu'un tel sujet soit évoqué sérieusement. La preuve que peu d'entre eux se regardent dans le miroir.
Ce que francetv slash étrille avec pertinence.
"Pour dénoncer ce phénomène ainsi que le harcèlement et les agressions sexuelles subies par les femmes, l’association allemande Terre des femmes a entrepris d’installer des pancartes derrière trois statues à Berlin, Brême, ou encore Munich. On peut y lire « le harcèlement sexuel laisse des traces ». Ces statues « témoignent de plusieurs décennies d'agressions sexuelles », a affirmé Sina Tonk, cheffe de projet de l’association à BFMTV.com. Selon une enquête Ipsos de 2020, en France, 81% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics".
« Dans notre société, il n'est pas rare que les corps des femmes soient touchés ou embrassés sans leur consentement. Si ces expériences traumatisantes ne laissent pas de traces visibles comme les décolorations des statues, elles laissent bel et bien des marques invisibles. C'est ça qu'on voulait mettre en avant. »