Libye : l'après-Kadhafi se prépare à Paris

Afin d’officialiser politiquement la victoire militaire qui a précipité la fin du régime Kadhafi, Nicolas Sarkozy convoque aujourd’hui non seulement ses alliés dans l’offensive aérienne en Libye, mais aussi ceux qui s’y étaient opposés. La « conférence des amis de la Libye » qui se tiendra à 17 heures ce soir à l’Elysée, réunira en effet tous les membres de la coalition : le Canadien Stephen Harper, l'Américaine Hillary Clinton, l'Italien Silvio Berlusconi et les secrétaires généraux de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et de l'ONU Ban Ki-moon. Mais seront aussi présents l'Allemande Angela Merkel, ainsi que des ministres chinois et russe.
Selon un proche de la présidence française, il s’agit de faire vite, pour ne pas perdre le bénéfice de la victoire militaire, « Il est maintenant fondamental de réussir la transition (...) mais si on attend, on risque de la faire échouer ».
Première urgence, faire reconnaître l’autorité du CNT au plus grand nombre, pour engager la transition démocratique de la « Libye libre ». Pour la Russie, l’émissaire du Kremlin aurait confirmé la reconnaissance du CNT comme autorité de pouvoir en Libye. Invité sur Europe 1 ce matin, le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, a affirmé que son pays était également prêt à reconnaître le Conseil de Transition lorsqu’un gouvernement représentatif de toutes les sensibilités régionales du pays aurait été formé. Malgré l’accueil d’une partie de la famille de Mouammar Kadhafi, l’Algérie nie toute « ambiguïté » quant à sa position vis-à-vis de la Libye.

L’autre urgence sera de prendre en considération la feuille de route du CNT. Les deux principaux responsables de l’organe politique de la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil et Mahmoud Jibril, exposeront leurs besoins financiers pour la reconstruction du pays. Ils plaideront donc pour le dégel de certains avoirs libyens déposés par Kadhafi dans des banques un peu partout dans le monde. Une chose est certaine, la Libye ne devrait pas avoir besoin de la charité de ses alliés pour retomber sur ses pattes. Le pactole de ce pays pétrolier est estimé à environ 50 milliards de dollars.

(Source : AFP)
Crédit photo :  AFP

Syrte : L’ultime bataille contre Kadhafi
Libye : vers la chute du régime de Kadhafi
Libye : les forces rebelles traquent Kadhafi, toujours introuvable
Libye : Kadhafi invente la rébellion au viol et au Viagra

<