Serena Williams attaquée sur son physique : J.K. Rowling vole à sa rescousse

Publié le Lundi 13 Juillet 2015
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
Comparée à un homme sur Twitter, Serena Williams a pu compter sur le soutien de J.K. Rowling. Experte en punchlines, la maman d'Harry Potter a remis le troll à sa place comme il faut. Son message a été retweeté plus de 83 000 fois.
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Ce 10 juillet 2015, Serena Williams a remporté le tournoi de Wimbledon pour la sixième fois face à l'Espagnole Garbine Muguruza. Une victoire bien méritée mais malheureusement critiquée sur les réseaux sociaux, et pas de la façon la plus fine qui soit... En effet, alors que l'écrivaine J.K. Rowling félicitait la joueuse de tennis dans un tweet, elle a dû faire face à une réponse très sexiste de la part de l'un de ses abonnés. "Je l'adore ! Quelle athlète, quel modèle, quelle femme !", a d'abord écrit la maman d'Harry Potter. Et si la plupart des réponses reçues allaient dans son sens, une remarque peu respectueuse lui a néanmoins sauté aux yeux : "C'est ironique que la principale raison de son succès vient du fait qu'elle est bâtie comme un homme".

Mais il faut mal connaître le sens de la répartie de la romancière pour s'attaquer à elle sur les réseaux sociaux. Ni une ni deux, J.K. Rowling a donc remis le twittos à sa place. "Elle est bâtie comme un homme. Bien sûr, mon mari ressemble exactement à ça en robe. Tu es un idiot", a-t-elle ainsi répondu, agrémentant son tweet d'une photo de Serena Williams en robe rouge moulante et juchée sur des escarpins Louboutin vertigineux.

Retweeté plus de 83 000 fois, le message de l'écrivaine a fait le tour du web, mais le twittos ne semble pas vraiment avoir appris sa leçon. Sur son compte, les messages d'insultes destinés autant à J.K. Rowling que Serena Williams pleuvent. Malheureusement, l'homme reçoit aussi énormément de tweets de soutien, tous plus sexistes et racistes les uns que les autres.

Serena Williams, une habituée du body shaming

Ce n'est pas la première fois que J.K Rowling est prise à partie sur Twitter et finit par moucher ses détracteurs. Et s'il est agréable de la voir prendre la défense d'une autre femme, ce qui l'est moins, c'est ce body shaming constant auquel fait face Serena Williams depuis le début de sa carrière. Avec 36 tournois du Grand Chelem remportés, dont 21 en simple, la numéro 1 mondiale continue à en être réduite à sa condition de femme. En octobre dernier encore, Shamil Tarpischev, président de la Fédération russe de tennis s'amusait à appeler Serena et sa soeur Venus les "frères Williams". Plutôt à l'aise dans ses baskets, cet ancien joueur professionnel avait également insisté sur le fait que les deux femmes faisaient "peur à voir". Une insulte raciste à peine masquée. Attaqué par la Women's Tennis Association, Shamil Tarpischev a finalement écopé d'une amende de 25 000 dollars et d'un an de suspension.

A l'instar du président de la Fédération russe de tennis, ils sont malheureusement des millions à s'attaquer au physique de Serena Williams sur les réseaux sociaux. Comme s'il n'existait qu'un corps typique assigné à chaque genre quand en réalité, ce sont des critères de beauté irréalistes qui sont bien la source de ce body shaming constant. Les épaules larges, les bras sculptés et les cuisses athlétiques ne sont pas forcément l'apanage des hommes. Serena Williams ne ressemble pas à ses rivales Maria Sharapova, Ana Ivanovic ou Eugénie Bouchard, mais cette différence ne doit pas être considérée comme une anomalie. Le stéréotype de la tenniswoman sexy en jupette filmée en contre-plongée a la vie dure, et c'est finalement l'historien du sport Patrick Clastres qui résume le mieux le problème : "On parle toujours d'elles en évoquant leur esthétique, leur physique, leur grâce, avant de discuter de leurs qualités de jeu".