Sextoys, sécheresse vaginale et libido : à quoi ressemble la sexualité des seniors ?
Non, la sexualité ne s'arrête pas avec l'âge, loin de là. C'est ce que démontre une enquête détaillée de la référence de sextoy Womanizer menée en collaboration avec Lucid auprès de 22 315 participant·e·s issu·e·s de pas moins de 15 pays, de l'Australie à la France en passant par l'Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, mais aussi Hong Kong, l'Italie, le Japon, l'Espagne... Cette enquête passe au crible la vie sexuelle des personnes de 65 ans et plus. Et fait des révélations plutôt réjouissantes.
Par exemple ? Saviez-vous que les sextoys étaient loin d'être des objets inconnus pour les personnes de plus de 65 ans ? Selon l'étude Womanizer, 34% des seniors français interrogés en auraient d'ailleurs déjà utilisé un et 10% "déclarent en utiliser un régulièrement". 18% de ces sondés ont l'habitude d'utiliser un sextoy pendant la masturbation. Parmi les plus curieux, 30% seraient tentés d'en utiliser un. 19% pensent par ailleurs que "ce serait une bonne idée" que leur partenaire utilise un jouet sexuel.
Mais les observations de l'enquête ne sont pas simplement joyeuses.
Des tabous persistants
Effectivement, l'enquête Womanizer met également l'accent sur les désagréments affectant la vie sexuelle des aînés. Par exemple ? Des soucis de sécheresse vaginale pour 35,1% des personnes à vulve françaises, de l'incontinence et des fuites urinaires pour 7,4% d'entre elles. Les concernées seraient également 10,1% à éprouver de la douleur pendant les rapports sexuels.
Mais qu'en est-il des personnes françaises à pénis ? 24,2% d'entre elles évoquent des dysfonctionnements érectiles et 19% parlent de problèmes d'éjaculation précoce. En outre, 13,3% de personnes interrogées disent ne pas parvenir à atteindre l'orgasme.
A noter que là où 10,9% des personnes françaises à pénis se plaignent d'une baisse de désir, les Français·e·s sont carrément 25 % à exprimer la même baisse de libido. Parmi les facteurs l'expliquant, ce sont également "les effets d'un médicament" ayant un impact sur leur vies sexuelle qui sont abordés par les principaux concernés.
Toujours est-il que ce rapport compliqué à la santé sexuelle n'est pas sans incidences sur la santé tout court. Effectivement, plus de 70% des seniors français sondés affirment que ces soucis intimes, mais aussi le fait d'avoir du mal à en parler (plus de 70,1% n'en ont parlé à personne) ont un impact direct "sur leur bien-être, sur leur partenaire et leur relation avec celui-ci, leur relation au sexe".
"La ménopause ne signe pas l'arrêt du désir"
Mais ces soucis ne doivent pas supplanter les conclusions de l'enquête. Comme l'énonce la sexologue et experte de la marque Womanizer Céline Vendé, ce rapport démontre également que la ménopause "ne signe ni l'arrêt du désir ni celui des relations sexuelles" pour les femmes. "Je constate également que les seniors s'autorisent de plus en plus à parler et s'occuper de leur plaisir et de leur sexualité, que ce soit une démarche individuelle (bien souvent après un divorce ou un veuvage) ou une démarche commune du couple au long court (pour se réinventer) ou du couple naissant (réapprendre à faire l'amour avec un autre corps)", développe encore la spécialiste.
"De même, l'arrivée des nouvelles technologies comme les sextoys leur permet aussi de repenser leur quête du plaisir et peut les amener vers de nouvelles pratiques sexuelles solo ou partagées. En matière de sexualité on peut en conclure qu'il est autant de façons de la pratiquer (ou pas) que de couples", note la sexologue.e
Une sexualité senior aux mille visages donc.
