Les femmes trois fois plus exposées au harcèlement sexuel au travail

Publié le Lundi 28 Mars 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Les femmes trois fois plus exposées au harcèlement sexuel au travail
Les femmes trois fois plus exposées au harcèlement sexuel au travail
Selon une étude parue ce lundi 28 mars, une large majorité des Français·es estiment avoir déjà subi du sexisme au travail. Des chiffres édifiants qui démontrent l'ampleur d'un fléau qui ne s'estompe pas, au contraire.
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Alors que mercredi 30 mars, une loi adoptée en août 2021 viendra durcir la répression du sexisme en entreprise, en permettant notamment de qualifier de "harcèlement sexuel" les "comportements à connotation sexiste répétés", note Radio France, un sondage mené par le cabinet Ekilibre Conseil avec OpinionWay dresse un bilan effrayant de la situation en France.

60 % des salarié·es des secteurs public ou privé affirment ainsi avoir déjà subi un "agissement à caractère sexiste ou sexuelle dans le cadre de leur travail". Pour les trois-quarts d'entre elles et eux d'ailleurs, le fléau n'a pas tendance à diminuer, 14 % estimant même qu'il est en pleine croissance.

Un sexisme qui émane de qui, exactement ? De leurs collègues directement, notent près de deux-tiers des concerné·es. La preuve que le monde professionnel rime, lui aussi, avec insécurité, et principalement pour les femmes.

Les blagues à connotation sexuelle en tête de liste

Un peu moins de la moitié des personnes interrogées (47 %) témoignent "avoir entendu des 'blagues' à connotation sexuelles au cours des 12 derniers mois" au bureau, rapporte le sondage. Pour 14 %, à ces réflexions problématiques s'ajoutent des "regards insistants sur une partie de leur corps", des "sifflements", des "gestes ou des bruits grossiers à connotation sexuelle", énumère le média. Une réalité qui touche trois fois plus les travailleuses que les travailleurs, constate encore, sans grand étonnement, l'étude.

Et puis, 10 % des répondant·es racontent qu'on leur a fait la demande d'un "acte de nature sexuelle", quand 6 % disent avoir été touché·es sans leur consentement : des cas sans équivoque d'agression sexuelle.

Pour ce qui est des répercussions face aux auteurs de ces actes, 40 % des victimes déclarées admettent ne pas avoir su comment réagir. Et d'analyser : c'est aux entreprises de mettre en place une politique claire pour faire changer les choses, des procédures dédiées à l'accueil des victimes et des référent·es formé·es. Espérons que le texte dont l'entrée en vigueur est prévue au 30 mars, les y poussera rapidement.