Theodora est une reine des hits et une incontournable du paysage musical hexagonal actuel. Mais elle est victime de messages sexistes et racistes, une misogynoir qui scandalise, et dont elle témoigne en mots, et en images.
Au magazine The Fader, elle déclare effectivement avec fracas, en se remémorant les commentaires reçus lors du succès de son hit Kongolese sous BBL, non sans amertume : « Tout le monde m'a dit "Oh mais tes fesses ne sont pas si grosses". Et ce n'étaient que des mecs".
Les fesses de la chanteuse font partie de sa "DA" qui n'est jamais exempte de dérision, mais évidemment ce n'est qu'une partie infirme de son univers. Hybride artistiquement, novateur, et forcément, source d'incompréhension pour bien des auditeurs.
L'interprète dénonce dans cette interview un public qu'elle dit essentiellement "raciste". Un discours sans filtre.
Theodora dénonce le racisme systémique dont elle dit être victime. Elle prend la parole à l'instar de consoeurs chanteuses comme Aya Nakamura et Yseult.
Sur le même ton, elle persiste et signe : « Quand vous êtes une femme noire et que vous faites de la musique en France, vous devez vous battre cinq fois plus. Parce que personne n'aime les femmes noires. Si je n'avais pas réussi à me faire une place, vous ne me verriez pas parce que nous sommes dans un pays raciste »
Cela ravive le discours engagé d'artistes, telle Aya aux JO de Paris 2024 : "Je suis une renoi, je sais qu'il y a beaucoup de discrimination envers nous, mais avant d'être chanteuse je n'ai jamais eu de remarque sur mon physique. Jamais ! Ce n'est que quand j'ai commencé à être connue que j'ai eu des remarques"
Précisant : "Je pense qu'en toute honnêteté, en tant que femme noire, j'ai pris pour tout le monde. Dans le sens où j'ai eu à faire à des discussions sur la caricature de la femme noire que les gens ont vu en moi"
Idem pour Theodora qui elle aussi est victime de misogynoir. Cette discrimination croisée à l'intersection du racisme et du sexisme.
L'interprète a pu heureusement compter sur la sororité : "Les filles me disaient "Je pense comprendre ce qu'elle veut dire". Je sais que je suis en train de changer les esprits. Surtout ceux de nombreuses petites filles noires. (...) Je pense que j'ai plus de pouvoir dans la musique qu'en politique ».
En tout cas cela ne risque guère d'entâcher son succès sidérant. C'est ce sur quoi insistent encore nos confrères de Purecharts : "Numéro un des charts français depuis sept semaines avec le tube "Melodrama" de Disiz, l'artiste donnera notamment quatre concerts au Zénith de Paris au printemps 2026 et squattera les affiches des plus gros festivals, comme Garorock, Beauregard ou le Cabaret Vert."