Publicité sexiste : les Français ne voient pas les stéréotypes

Publié le Lundi 04 Mars 2013
Publicité sexiste : les Français ne voient pas les stéréotypes
Publicité sexiste : les Français ne voient pas les stéréotypes
À quelques jours de la Journée internationale de la femme, un sondage du Laboratoire de l’Égalité et de Mediaprism met le doigt sur les clichés sexistes véhiculés dans la publicité et sur la perception qu’en ont les Français. Paradoxalement, alors qu’ils les réprouvent, ces derniers sont incapables de les déceler spontanément.
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67 % : c’est la part des Français qui affirment mettre « souvent » (32 %) ou « de temps en temps » le doigt sur des stéréotypes sexistes dans les pages des magazines ou les déceler dans certaines campagnes de communication, selon un sondage du Laboratoire de l’Égalité et de Mediaprism, diffusé par le Huffington Post. Des clichés que les sondés sont 74 % à réprouver alors que paradoxalement, rares sont ceux qui parviennent à identifier spontanément des éléments sexistes dans un message publicitaire montrant une femme nue sans raison apparente ou faisant du shopping, la cuisine ou le ménage, par exemple.

Ainsi, devant une campagne de communication véhiculant des clichés sexistes, seuls 12 % des personnes interrogées ont été immédiatement interpellées par les stéréotypes que cette dernière contenait.  « Lorsqu’on leur a demandé de se pencher un peu plus sur la publicité et de dire s’ils remarquaient quelque chose de spécial, la proportion des personnes chez qui ça a fait « tilt » est montée à 20 % », note le Huffington Post. Et d’ajouter : « enfin, quand Mediaprism leur a demandé s'ils voyaient une allusion sexiste, ils ont été seulement 37 % à le repérer ».

« Nous ne sommes pas sensibilisés à l’école ni ailleurs à repérer ces stéréotypes »

« Ces réactions spontanées montrent que les stéréotypes sont aujourd’hui banalisés et même intériorisés et qu’il faut tomber dans la caricature pour que cela interpelle spécifiquement », analyse l’étude. Pour Françoise Vouillot, psychologue et maîtresse de conférences à l'Institut national d'étude du travail et d'orientation professionnelle, cette incapacité à déceler les clichés est due à l’éducation. « Nous ne sommes pas sensibilisés à l’école ni ailleurs à repérer ces stéréotypes. Au contraire, on nous apprend les inégalités depuis tout petit : les petites filles sont autorisées à se plaindre alors qu’on apprend aux garçons à contenir leurs émotions. Et au final, on nous apprend que le masculin vaut plus que le féminin », analyse-t-elle.

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