Quand les chaînes de télévision s’engagent à lutter contre l’obésité

Publié le Vendredi 22 Novembre 2013
Quand les chaînes de télévision s’engagent à lutter contre l’obésité
Quand les chaînes de télévision s’engagent à lutter contre l’obésité
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et les patrons des grandes chaînes ont signé jeudi, en présence de plusieurs ministres, une charte visant à inciter les Français à adopter une alimentation saine et équilibrer mais aussi à pratiquer une activité physique régulière. Christine Kelly, membre du CSA et présidente du groupe de travail Santé, revient sur cette initiative qu'elle porte depuis plusieurs années. Éclairage...
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Elles se sont engagées à diffuser 587 à 753 heures de programmes visant à promouvoir les bienfaits d'une bonne hygiène de vie auprès des plus jeunes, notamment. Jeudi, plusieurs chaînes de télévision, annonceurs et producteurs ont signé une charte en ce sens au Conseil supérieur de l'audiovisuel, en présence de six ministres. Une signature dont se félicite Christine Kelly, membre du CSA et présidente du groupe de travail Santé. « Nous sommes parvenus à réunir les présidents des grandes chaînes et six ministres autour d'un même projet pour lutter contre l'obésité. Nous les avons fait venir au siège du CSA. Je suis très touchée par leur présence et leur mobilisation autour de cette cause au vu de leur niveau de responsabilité », a-t-elle précisé. Parmi les élus présents, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, Valérie Fourneyron, ministre des Sports et de la Jeunesse, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire mais aussi Victorin Lurel, ministre des Outre-mer. Le ministère des Affaires sociales et de la Santé et le ministère de l'Éducation nationale, absent lors de la signature du texte, sont également partenaires du projet.

Concrètement, tous les acteurs de l'audiovisuel ont promis de produire, financer et diffuser des programmes encourageant le téléspectateur à avoir un meilleur comportement alimentaire, à privilégier les produits de l'agriculture et à pratiquer une activité physique régulière. « Ils pourront prendre la forme, selon le choix des chaînes, de messages publicitaires, de jeux, de programmes courts, de dessins animés ou d'émissions de téléréalité », détaille Christine Kelly. Seuls impératifs, tous ces programmes devront faire référence au site mangerbouger.fr du ministère de la Santé. Et afin que ces programmes d'incitation soient le plus innovant possible, un appel à projet a été lancé. « Les producteurs intéressés peuvent envoyer leur projet au CSA dès maintenant et avant le 9 mars prochain. Les meilleurs projets seront proposés aux chaînes pour diffusion. Le jury de sélection rendra sa décision en avril et sera composé d'Emmanuel Gabla, membre du CSA, de Jean Imbert, gagnant de l'édition 2012 de "Top Chef", de la chef Babette de Rozières et de l'animateur et journaliste culinaire Laurent Mariotte ».

« La France est le seul pays à lutter contre ce fléau à travers la télévision »

À noter que cette charte alimentaire n'est pas inédite en France. En 2009, un premier texte signé pour cinq ans réunissait 19 chaînes. La nouvelle, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2014 a été étendue à l'outre-mer (une région particulièrement touchée par le surpoids) et concerne 36 chaînes. En effet, l'ont rejointes les nouvelles chaînes de la TNT, ainsi que les télévisions ultra-marines et locales. De même, les sites Internet des chaînes et leurs services de télévisions de rattrapage y ont été intégrés.

Christine Kelly, qui porte ce projet depuis 2009, le défend d'autant plus aujourd'hui que l'obésité ne cesse de progresser. « Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 6 850 personnes meurent chaque jour dans le monde des suites de leur surcharge pondérale », insiste-t-elle, rappelant que « cette charte qui réunit tous les acteurs de la télévision et du gouvernement est unique au monde ». Ainsi par exemple, depuis le 1er janvier 2010, les scènes montrant une personne inactive, mangeant ou buvant devant son petit écran sont bannies de la télévision française.