Photos : Female gaze, couple : pourquoi le triomphe de "Anatomie d'une chute" est aussi une grande victoire féministe

© Justine Triet

Female gaze, couple : pourquoi le triomphe de "Anatomie d'une chute" est aussi une grande victoire féministe

Female gaze, couple : pourquoi le triomphe de "Anatomie d'une chute" est aussi une grande victoire féministe

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Meilleur démarrage au box office français d'une Palme d'or depuis "Entre les murs" (2008), "Anatomie d'une chute" est une réussite pour la cinéaste Justine Triet. Mais ce quatrième et meilleur film marque aussi la victoire d'un certain cinéma, complexe et féministe. Justine Triet, Palme d'Or 2023 pour "Anatomie d'une chute" - Photocall des palmes lors de la 76ème édition du festival international du film de Cannes le 27 mai 2023. © Borde / Jacovides / Moreau / Bestimage

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Réunissant plus de 262 000 spectateurs en moins d'une semaine, spectateurs venus remplir moins de quatre cent salles, c'est un véritable triomphe pour la réalisatrice déjà sacrée à Cannes. Mais aussi la victoire d'un certain cinéma, complexe et féministe. Qui incite à parler regard féminin, couple et création. Justine Triet au photocall de "Anatomie D'une Chute" lors du 76ème Festival International du Film de Cannes, au Palais des Festivals à Cannes, France, le 22 mai 2023. © Jacovides-Moreau/Bestimage

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Son succès, c'est celui d'une oeuvre féministe. Déjà, car en conciliant création artistique, justice et vie à deux, Justine Triet nous rappelle que l'intime est profondément politique. C'était déjà le cas dans La bataille de Solférino, où la cinéaste associait contexte électoral (la victoire de François Hollande) et énormes crises conjugales. Justine Triet (Palme d'Or pour le film "Anatomie d'une chute") - Cérémonie de clôture du 76ème Festival International du Film de Cannes, au Palais des Festivals à Cannes. Le 27 mai 2023 © Borde-Jacovides-Moreau / Bestimage

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Ici, le couple est érigé en sujet de société, de discordes, en thématique complexe où s'entremêlent sensibilités, passions, contradictions, paradoxes. La réalisatrice traite la chose sans la moindre concession, dévoilant toute la violence, psychologique et physique, que peut engendrer un tel cadre. Mais aussi, ce que le couple, conflictuel, raconte du non-dit, des manipulations, comme de ce qui ne peut être exprimé, de l'indicible.

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La réalisatrice se réapproprie également un genre familier, le film de procès , en l'enrichissant d'un regard féminin. Ce "female gaze" que théorise Iris Brey dans son ouvrage éponyme acquiert ici toute sa force : il s'agit de plonger dans la psychologie d'une femme, sans éluder ses zones troubles, sa richesse émotionnelle, la densité de son caractère. Jusqu'au vertige. Justine Triet (Palme d'Or pour " Anatomie d'une chute ") - Cérémonie de clôture du 76ème Festival International du Film de Cannes, au Palais des Festivals à Cannes. Le 27 mai 2023 © Borde-Jacovides-Moreau / Bestimage

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Et ce, quitte à déranger. A ce titre, on peut rapprocher Anatomie d'une chute d'un autre grand film de procès, et de réalisatrice : Saint Omer, d'Alice Diop, abordant un sujet ô combien tabou (l'infanticide), avec une apparente distance de la mise en scène, une écriture très appliquée des dialogues, et une absence de jugements. Deux films qui croient avant tout en l'intelligence d'un public prêt à goûter à un cinéma exigeant, ambivalent.

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Deux "regards féminins" dans des films... Qui justement mettent le regard au centre de tout. En érigeant peu à peu un enfant en personnage-clef, Justine Triet laisse d'ailleurs le dernier mot aux plus marginalisés. Fils aveugle, dont le point de vue sera pourtant d'une lucidité super aigue. Personnage enfermé dans un monde d'adultes au caractère opaque, qui dénote par son humanité, dépourvue, elle, de toute ambivalence. Justine Triet (Palme d'Or pour " Anatomie d'une chute ") - Cérémonie de clôture du 76ème Festival International du Film de Cannes, au Palais des Festivals à Cannes. Le 27 mai 2023 © Borde-Jacovides-Moreau / Bestimage

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Swann Arlaud, Justine Triet, Sandra Hüller et Milo Machado Graner au photocall de "Anatomie D'une Chute" lors du 76ème Festival International du Film de Cannes, au Palais des Festivals à Cannes, France, le 22 mai 2023. © Jacovides-Moreau/Bestimage Celebrities at the photocall of "Anatomy Of A Fall" during the 76th International Cannes Film Festival in Cannes, France, on May 22, 2023.

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Justine Triet, Palme d'Or 2023 pour "Anatomie d'une chute" - Photocall des palmes lors de la 76ème édition du festival international du film de Cannes le 27 mai 2023. © Borde / Jacovides / Moreau / Bestimage The Palme D'Or winners photocall at the 76th annual Cannes film festival at Palais des Festivals on May 27, 2023 in Cannes, France.

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Swann Arlaud, Justine Triet, Sandra Hüller et Milo Machado Graner au photocall de "Anatomie D'une Chute" lors du 76ème Festival International du Film de Cannes, au Palais des Festivals à Cannes, France, le 22 mai 2023. © Jacovides-Moreau/Bestimage Celebrities at the photocall of "Anatomy Of A Fall" during the 76th International Cannes Film Festival in Cannes, France, on May 22, 2023.