Pilule 3G et 4G : une nouvelle étude confirme les risques vasculaires

Publié le Jeudi 27 Juin 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Pilule 3G et 4G : une nouvelle étude confirme les risques vasculaires
Pilule 3G et 4G : une nouvelle étude confirme les risques vasculaires
C'est désormais confirmé : les pilules de 3e et de 4e génération multiplient les risques d'accidents vasculaires. C'est ce que démontrent les résultats d'une vaste enquête nationale, menée conjointement par l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
À lire aussi

Les rapports concernant les pilules contraceptives se suivent mais ne se ressemblent pas tous. Alors que l'agence européenne du médicament minimisait, courant mai, les risques liés à la prise de la pilule anti-acné Diane 35, un rapport de la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) et de l'ANSM, présenté mercredi 25 juin, pointe à nouveau du doigt les dangers des pilules de 3e et de 4e génération.

Les résultats de l'étude sont en effet accablants pour les pilules 3G et 4G. Sur les 4 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans et utilisant comme moyen de contraception une pilule combinée (COC), 991 ont fait une embolie pulmonaire. L'étude montre par ailleurs que la prise de contraceptifs récents multiplie par 2 les risques thrombo-emboliques veineux (phlébite, embolie pulmonaire) par rapport aux utilisatrices de pilules des générations précédentes. Au total, l'étude a recensé 1717 « événements graves » (embolie pulmonaire, AVC ischémique, infarctus) pour les utilisatrices de pilules 3G et 4G.

Des risques moindres avec la pilule 2G

Déremboursées depuis le 31 mars dernier, les pilules de 3e et de 4e génération n'ont plus les faveurs des femmes, qui leur préfèrent désormais les pilules des générations précédentes, ainsi que le stérilet en cuivre. En avril, les ventes des pilules 3G et 4G avaient ainsi chuté de 44%, une tendance confirmée par les résultats de vente du mois de mai : les pilules des deux premières générations représentent désormais 73% des ventes de pilules COC, contre 52% à la même période l'an dernier.

Le directeur de l'ANSM, le Professeur Maraninchi, s'est d'ailleurs dit « satisfait, très satisfait » de chiffres de vente des pilules 2G. En effet, l'étude de la Cnam et de l'ANSM montre également que ces contraceptifs de 2e génération les plus faiblement dosés en œstrogènes (20 microgrammes) présentent « des risques moindres d'embolie pulmonaire et d'infarctus du myocarde ». Ceux-ci sont réduits en moyenne de 25% avec les faibles dosages de cette hormone.

L'âge, un autre facteur de risques

Toutefois, le risque d'embolie pulmonaire ou d'infarctus n'est pas nul pour les utilisatrices de pilules 2G, puisque celui-ci « varie beaucoup en fonction de l'âge », souligne le Professeur Hubert Allemand, médecin conseil national de la Cnam. Les femmes de 45 ans et plus voient leur facteur de risque de faire une embolie multiplié par 4. Le risque d'infarctus est aussi 80 fois plus élevé chez les plus de 45 ans par rapport aux moins de 24 ans, tandis que le risque de faire un AVC est lui multiplié par 22. Toutefois, « il faut minimiser le risque », prévient le Professeur Maraninchi. « La contraception change au cours de la vie. Il y a toujours une méthode de contraception qui peut être proposée à toutes les femmes. »

Plus d'actu sur : Pilule 3e génération : notre dossier spécial

Pilule : les femmes préfèrent désormais le stérilet... et la contraception d'urgence
Diane 35 : la pilule anti-acné de retour sur le marché mais...
Contraception : les ventes de pilules 3G et 4G chutent de 44% en avril