Les médicaments anti-montée de lait dangereux ?

Publié le Mardi 30 Juillet 2013
Les médicaments anti-montée de lait dangereux ?
Les médicaments anti-montée de lait dangereux ?
Prescrits pour interrompre la montée de lait des jeunes mamans ne souhaitant ou ne pouvant pas allaiter, le Parlodel et sa version générique font actuellement l'objet d'une réévaluation de leur rapport bénéfice/risque. Ils pourraient en effet être responsables d'effets secondaires dangereux, comme des accidents vasculaires cérébraux ou des hallucinations.
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Deux médicaments prescrits pour stopper la montée de lait des jeunes mamans qui ne souhaitent ou ne peuvent pas allaiter sont actuellement dans le viseur de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Le Parlodel et son générique, la Bromocriptine Zentiva, sont couramment utilisés pour interrompre la lactation après un accouchement, ou la prévenir après une interruption volontaire de grossesse. Mais ces traitements, de la famille des antiparkinsoniens, peuvent provoquer des effets indésirables graves : accident vasculaire cérébrale, infarctus du myocarde, hypertension artérielle, convulsions, hallucinations ou confusion mentale.

Des effets indésirables connus depuis vingt ans

Des effets connus depuis 1994 et mentionnés sur la notice, pour lesquels une enquête de pharmacovigilance a réaffirmé la persistance. « Ces effets étaient souvent associés à une utilisation du médicament non conforme à la notice : non-respect de la posologie ou des contre-indications, par exemple 50% des patientes ayant présenté un effet indésirable cardiovasculaire avaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire avant la prescription de Parlodel. » Au vu de ces nouvelles données, l'ANSM a donc demandé une réévaluation au niveau européen du rapport bénéfice/risque de ces deux médicaments. L'autorité sanitaire précise cependant que les femmes ayant pris ou prenant actuellement l'un de ces deux traitements ne courent aucun danger. Celles qui présentent un facteur de risque cardiovasculaire ou neuropsychologique, un surpoids, une hypertension ou un tabagisme sont néanmoins invitées à consulter leur médecin.


Par ailleurs, l'ANSM a tenu à rappeler que les médicaments visant à interrompre la lactation ne devaient être prescrit que pour des raisons médicales. « Il n'y a pas de justification à utiliser des médicaments dans le sevrage de l'allaitement au-delà d'un mois après l'accouchement. En effet, la glande mammaire devient progressivement autonome et le taux de prolactine retourne à son niveau de base », a insisté l'Agence, expliquant que la montée de lait s'interrompt d'elle-même en une à deux semaines lorsque la mère ne souhaite ou ne peut allaiter. « Si cette montée de lait occasionne un inconfort trop important, il est possible d'utiliser un antalgique comme le paracétamol. Lorsqu'un engorgement survient, il peut être traité par un anti-inflammatoire. »