Florent Pagny : « Aujourd’hui, je suis plus misanthrope que sauvage »

Publié le Lundi 16 Décembre 2013
Florent Pagny : « Aujourd’hui, je suis plus misanthrope que sauvage »
Florent Pagny : « Aujourd’hui, je suis plus misanthrope que sauvage »
Dans cette photo : Georges Brassens
Le temps d’une promo pour son nouvel album, le Caruso de la chanson française a abandonné ses terres, en Patagonie. Il s’est confié, sans états d’âme à Alcaline.
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Quel point commun y-a-t-il entre Georges Brassens et Florent Pagny. A première vue, aucun.

Mais, en grattant un peu, on s’aperçoit que les deux hommes ont une sacrée réputation. Sulfureuse pour le premier. Grande gueule pour le second. Le Sétois a été notamment interdit de radio pour sa chanson « Gare au Gorille ». Malgré, cela ne l’a pas empêché de glaner plusieurs distinctions. Reconnaissance suprême, il est l’effigie d’une pièce de 10€, en argent, éditée par la Monnaie de Paris.
Florent Pagny entre dans la catégorie des gens qui ne laissent personne indifférent. Qu’on l’aime ou pas, on parle de lui. Il est vrai que ses prises de position ne peuvent qu’ouvrir le débat.


Il y a 10 ans, avec « Ma liberté de penser » il ne mâchait pas ses mots envers ce fisc qui lui faisait des misères et qu’il l’a forcé à s’exiler à des milliers de kilomètres de la France, en Patagonie. Lors d’une interview récente, il a même été une sorte de « précurseur » par rapport aux mouvements de ras-le-bol que connaît la France. Il est même allé plus loin en disant que l’on devrait être « un peu plus boche », en suivant l’exemple d’Angela Merkel qui va réduire les aides sociales.


Florent Pagny, n’a jamais eu sa langue dans sa poche. A, 52 ans, il continue à dire ce qu’il pense.
Son goût pour la belle musique lui vient de sa mère. Dès sa naissance, il est bercé par les airs d’opéras. Puccini et Luis Mariano font partie du répertoire que sa mère écoute en boucle.


Est-ce cet amour de la grande musique qui l’a fait ce lancer dans l’aventure de « Baryron ». Certainement. Cette expérience lui enseigne la rigueur, à lui, le bordélique. « Baryton a été mon expérience la plus folle, la plus poussée professionnellement. Elle m’a obligé à suivre une hygiène de vie très stricte, Franchement, quand ça s’est arrêté, j’étais heureux  de retrouver mon rythme de vie habituel. C’était épuisant et contraignant ».


Lors de cette interview accordée à Alcaline, Florent Pagny s’est un peu dévoilé en reconnaissant, par exemple, que dans toute sa biographie, la chanson qui en dit le plus sur lui est incontestablement « Si tu n’aimes pas Florent Pagny ».


Ce quinquagénaire, au look rebelle a aussi concédé que sa dernière émotion musicale avait lieu en plein désert lorsqu’il écoutait le CD du groupe « Archives ». Renaud est quelqu’un qu’il apprécie…et si vous voulez le faire démarrer au quart de tour passez-lui « Should I stay or should I go » de Clash.
Plus étonnant, Florent Pagny se voit, aujourd’hui, plus misanthrope que sauvage.


La nuance est subtile et fragile. Beaucoup persistent à le classer dans la seconde catégorie. Pourtant, de son propre aveu, il est plus « tournevis » que « marteau ». Traduisez qu’il s’est assagi avec l’âge et qu’il a moins tendance à faire parler ses poings, comme cela a pu lui arriver dans le passé. Pas question par contre de changer de look. « La cravate, je ne l’ai portée qu’une fois, lors d’une émission de télé, mais je n’en remettrai plus jamais de ma vie ».


En pleine promotion pour son quinzième album écrit par un seul compositeur – Calogero NDLR – il n’en est pas névrosé ou stressé pour autant. « Je suis plus excité que stressé. Après 15 albums, je commence à avoir l’habitude, même s’ils sont tous différents ».


Il ne lui reste plus qu’à convaincre le public avec ce nouvel opus.

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