"As We See It", la série qui révolutionne la représentation des autistes

Publié le Lundi 31 Janvier 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
"As We See It", la série touchante sur trois colocataires autistes
Dans la lignée du succès Netflix "Atypical", la série de Prime Video "As We See It" offre un nouveau regard sur l'autisme et les personnes qui en sont atteintes. Touchante et réussie.
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Les critiques sont unanimes. La série As We See It, diffusée sur Prime Video depuis le 21 janvier 2022, est une réussite. Conçue par Jason Katims, déjà derrière Roswell ou Saturday Night Lights, elle parvient à dépeindre le quotidien de trois jeunes autistes sans basculer dans les stéréotypes validistes ou les représentations incorrectes. Et pour une bonne raison, notamment : devant la caméra, ce sont des personnes concernées.

Rick Glassman, Albert Rutecki et Sue Ann Pien jouent respectivement Jack, Harrison et Violet et sont eux-mêmes autistes. Un trio d'ami·es en devenir qui partagent un appartement thérapeutique. Ensemble et séparément, ces colocs doivent apprendre à évoluer dans un monde dont les codes, pensés par et pour les personnes neurotypiques, leur échappent souvent. Voire, les marginalisent.

Boulot, interactions sociales, vie sentimentale... Chaque jour présente son lot de défis. Et pour les accompagner, Mandy (Sosie Bacon), leur éducatrice et aide, ne manque pas d'encouragement. Ou encore Lou (Joe Mantega d'Esprits Criminels), le père de Jack.

La série As We See It
La série As We See It

"L'autisme n'ira nulle part"

"J'ai une fille de 34 ans atteinte d'autisme", confiait Joe Mantega lors d'une interview relayée par Télé Loisirs. "On m'a souvent demandé dans le passé : 'Qu'est-ce que ça fait d'avoir une fille autiste ?' Et ma réponse est toujours : 'Je ne sais pas ce que c'est que de ne pas avoir de fille autiste.'"

Lorsque sa fille est diagnostiquée, elle a deux ans. A l'époque, se souvient l'acteur, "il n'y avait pas beaucoup d'informations, il n'y avait pas beaucoup de groupes de soutien. Mais beaucoup de choses ont changé au cours de ces 30 dernières années. En fin de compte, l'autisme n'ira nulle part. Cela fait partie du monde. Et ce n'est qu'un certain aspect de cette série."

Un parcours émouvant qui s'inspire de la série israélienne On The Spectrum, récompensée du Grand Prix du Festival Séries Mania en 2018, et permet un regard nouveau sur le spectre de l'autisme, "sans pathos ni héroïsation", précise Télérama. A la place, de l'humour, de la bienveillance et une réalité rafraîchissante qui, résolument, contribuera à faire bouger les lignes.

Huit épisodes à binge-watcher sans attendre.