Pourquoi la ménopause augmenterait le risque de développer la maladie d'Alzheimer

Publié le Jeudi 12 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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La ménopause augmenterait-elle le risque de développer la maladie d'Alzheimer ? Oui, avance une nouvelle étude publiée dans la revue "Science Advances".
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L'assertion peut étonner mais elle résulte d'une étude solide : selon une nouvelle recherche menée par des scientifiques de l'Institut de recherche Scripps (San Diego) et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et publiée dans la revue "Science Advances", la ménopause pourrait accroître le risque de développer la maladie d'Alzheimer.

Mais pourquoi donc ? A cause de la baisse d'oestrogènes qu'entraîne la ménopause. Cette diminution de la production desdites hormones provoquerait en retour la modification directe d'une protéine immunitaire précise associée à la maladie d'Alzheimer, la protéine C3. Or, celle-ci serait beaucoup présente dans le cerveau des femmes étudiées.

Ce qui est inquiétant, puisque la version modifiée de cette protéine facilite la destruction des synapses, autrement dit la région de contact entre deux neurones.

Des données alarmantes

Des données plutôt alarmantes donc. Pour accéder à ce comparatif, les chercheurs ont confronté les données émanant des cerveaux de 40 personnes, hommes et femmes. Tel que l'énonce Sciences et Avenir, cette étude suggère également que les oestrogènes protègent le cerveau des femmes avant la ménopause, en évitant des anomalies de C3, anomalies qui pourraient accélérer la venue d'Alzheimer. Et ainsi, qu'il ne faut pas ignorer l'importance des hormones dans le développement des maladies neurodégénératives...

"Je pense que nos résultats sont une pièce importante du puzzle pour expliquer pourquoi les femmes deviennent plus vulnérables à cette maladie lorsqu'elles vieillissent", affirme en conclusion de cette recherche le neurologue américain Stuart Lipton. Des mots qui devraient à n'en pas douter susciter le dialogue au sein de la communauté scientifique.

Pour rappel, 60 % des patient·e·s touché·e·s par la maladie d'Alzheimer sont des femmes.