Des AirTags utilisés pour traquer et harceler : les dérives des joujoux Apple

Publié le Mercredi 07 Décembre 2022
Maïlis Rey-Bethbeder
Par Maïlis Rey-Bethbeder Rédactrice
Maïlis Rey-Bethbeder aime écrire, le café, traîner sur les réseaux sociaux et écouter de la musique. Sa mission : mettre en lumière les profils, les engagements et les débats qui agitent notre société.
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Deux femmes affirment avoir été traquées et harcelées par leur ex grâce aux AirTags, des produits commercialisés par Apple. Elles ont décidé de porter plainte contre la marque.
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Si Apple a bien des adeptes, il semblerait que la marque à la pomme n'ait pas venu venir un tel scénario. Lorsqu'elle avait lancé les AirTags en 2021, l'entreprise espérait aider ses clients à localiser leurs objets afin de pouvoir facilement les retrouver. Mais comme bon nombre de technologies de géolocalisation, l'AirTag peut largement être détourné de sa fonction première. Certains utilisateurs s'en serait ainsi servi non pas pour localiser leurs effets personnels... mais leur ex, qu'ils ont pu suivre à la trace. Un stratagème digne d'un épisode de You.

Deux femmes ont porté plainte contre Apple, affirmant que leurs anciens compagnons auraient utilisé la technologie de l'AirTag pour les suivre sans leur consentement. Un recours a été déposé devant le tribunal fédéral de San Francisco le 5 décembre au nom d'une femme du Texas et d'une autre à New York, rapporte CNN.

L'une d'elles affirme que le AirTag se trouvait sur un pneu de sa voiture. Le dispositif aurait été coloré à l'aide d'un marqueur et attaché dans un sac en plastique pour le dissimuler.

Un traceur caché dans le sac à dos d'un enfant ?

L'autre plaignante aurait découvert le traceur "dans le sac à dos de son enfant", selon CNN, après consultation des documents judiciaires. Elle avait déjà accusé son ex-mari de "harcèlement", mais cela n'aurait en rien découragé ce dernier : "[Elle] continue de craindre pour sa sécurité. Son harceleur a démontré son engagement à continuer d'utiliser les AirTags pour la suivre, la harceler et la menacer", a affirmé l'avocat de la victime.

En février dernier, d'autres personnes avaient découvert avoir été traquées par des AirTags. "Le suivi indésirable est depuis longtemps un problème de société, et nous avons pris cette préoccupation au sérieux lors de la conception d'AirTag", avait alors garanti Apple dans un communiqué. Dans ce document, l'entreprise avait annoncé plusieurs mesures pour renforcer la sécurité du dispositif.

Les plaignantes estiment que ces modifications ne sont pas suffisantes : "Alors qu'Apple a intégré des protections dans le produit AirTag, elles sont terriblement inadéquates et ne font pas grand-chose, voire rien, pour avertir rapidement les individus s'ils sont suivis". Elles réclament des dommages et intérêts à la marque, dont le montant n'a pas été révélé.