Victime de violences conjugales, Barbara Pravi livre un témoignage poignant

Publié le Lundi 03 Avril 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Ce garçon avec qui j'étais me frappait tout le temps". Victime de violences conjugales, la chanteuse Barbara Pravi s'est confiée avec force et douleur. Une parole nécessaire.
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Barbara Pravi, Révélation féminine aux Victoires de la Musique 2022, s'est confiée l'espace d'une entrevue intimiste sur un sujet aussi sensible que douloureux : son expérience des violences conjugales.

Auprès du média en ligne Konbini, c'est sans détour que la chanteuse de 29 ans est revenue sur un passé qu'elle préférerait oublier : "J'avais 17 ans c'était ma première histoire d'amour. Ce garçon avec qui j'étais me frappait tout le temps. J'ai un souvenir de la première fois, on rentrait de soirée, et j'avais dansé avec un gars. Et on est arrivés chez lui, et il commence à m'insulter parce que je dansais avec un mec...".

"Il m'a aussi dit : 'je ne veux plus rien à voir à faire avec toi, dégage'. Du coup je voulais me faire pardonner". Face-caméra, c'est le récit d'une relation abusive et violente, aussi bien psychologiquement que physiquement, qu'a relaté l'interprète de "Le jour se lève". Nécessaire pour sensibiliser, et également alerter.

"Il m'a mise à terre, a commencé à me frapper"

Barbara Pravi détaille des faits de violences physiques : "Je ne comprends pas quand il me parle de ça, ça me fait rire. Je me dis 'ça n'est pas possible, on ne peut pas'... J'allais pour partir, quand il m'a mise par terre, il s'est mis sur moi, et il a commencé à me frapper...". Suite à ces agressions, la chanteuse éprouve de la peur, mais aussi de la culpabilité. Elle pense être fautive. Le signe parmi d'autres d'un phénomène d'emprise...

"Ce mécanisme-là, c'est vraiment dur d'en sortir", développe l'artiste. Avant de poursuivre : "Je me souviens m'être adossée contre le mur et m'être dit 'mais je suis une merde... Comment je vais vivre s'il n'est plus là?... Mais un jour, j'ai pris un coup et je suis tombée de mon lit, sur le coin du lit, ça aurait pu me faire le coup du lapin. Je suis donc allée à la police pour déposer une main courante. J'avais très très peur. Je n'étais pas forte".

"Quand ça t'arrive, t'es prête à protéger un mec qui t'insulte, qui te pousse, qui te jette des trucs dans la tronche, c'est ça qui est fou", déplore la jeune femme. "La résilience démarre quand tu commences à entrevoir les mécanismes et à quels endroits tu n'acceptes plus les choses. Tu apprends à redessiner tes contours".

Un témoignage poignant qui a engendré quantité de réactions de soutien sur YouTube : "Cela montre bien l'ambiguïté des relations conjugales toxiques", "Surpuissante, surhumaine, survivante.. elle dit vrai, l'amour de soi impose le respect et annule la soumission qu'on peut avoir face à ce genre de personne", "Un témoignage extrêmement puissant. C'est terrorisant de constater la violence et la haine de certaines personnes".

En 2021 en France, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, et que parmi les femmes tuées par leur conjoint, 35 % étaient victimes de violences de la part de leur compagnon, détaille l'Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple du ministère de l'Intérieur.

Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de violence, vous pouvez composer le 3919, un numéro national et gratuit. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 8 h à 22 h, l'anonymat des victimes est respecté.