Un cauchemar.
C'est ce que relate la reine Camilla (pour les intimes), ou Camille Parker Bowles, en témoignant des violences subies au cours de sa vie : précisément, une agression sexuelle dont elle aurait été victime, adolescente, dans un train.
C'est le journaliste Valentin Low qui met en mots cette prise de parole, détaille Madame Figaro, sur laquelle se serait appesantie la principale concernée, en 2008 : "Elle aurait été victime d’une tentative d’agression sexuelle. Elle était dans un train en direction de Paddington — elle avait environ 16 ou 17 ans — et un type a commencé à approcher sa main de plus en plus près. «J’ai fait ce que ma mère m’avait appris à faire. J’ai enlevé ma chaussure et je l’ai frappé aux testicules avec le talon.»,a-t-elle encore témoigné"
"... l’adolescente était «suffisamment maîtresse d’elle-même lorsqu’ils sont arrivés à Paddington pour descendre du train, trouver un homme en uniforme et lui dire : “Cet homme vient de m’agresser”
La prise de parole est forte. Mais les réactions sont ignobles...
"Qui voudrait d'elle ?", "Le mec devait vraiment avoir faim", "Elle fait toujours sa victime", "Il n'y a que le train qui ne lui est pas passé dessus", "Ridicule", "Pourquoi sortir ça ?", "Comment va le train ?"
Ca, c'est que l'on peut lire dans l'espace commentaires Instagram du magazine Paris Match. Les lecteurices de la revue ont réagi en abondance à ce témoignage. Et ces réactions anonymes se multiplient au fil des heures.
Des internautes qui vouent Camilla aux gémonies. Et sombrent, comme on peut le voir, dans un nauséeux, et scandaleux, victim blaming, mâtiné d'une misogynie décomplexée.
Un "victim blaming"... Autrement dit : une inversion de la culpabilité entre victime et agresseur. Une remise en question indéniable de la crédibilité de la victime de violences sexuelles, de son témoignage, de son attitude, de ses mots. En s'en prenant volontiers à son physique.
Le victim blaming : un phénomène qui touche tellement de victimes, et de femmes. Et cela participe à quelque chose de plus global encore, de plus en plus dénoncé par les militantes féministes : la culture du viol. C'est à dire ; l'euphémisation constante des violences sexuelles. Qui passe par des images, des mots, des tournures de phrases ou des commentaires anti-féministes, d'autant plus depuis l'avénement du mouvement #MeToo.
"Le sujet qui me fait sortir de vos gonds ? Les personnes qui commentent les témoignages de victimes de violences sexuelles !" Les personnes qui commentent les témoignages de victimes de violences sexuelles, en disant : «Pourquoi n’a-t-elle pas parlé avant ?» Je trouve cela indécent !", fustigeait récemment la chanteuse Jeanne Cherhal à ce sujet dans les pages du magazine Madame Figaro. "Je trouve indécent que cette question se pose encore après le nombre de prises de parole qui expliquent l’état de sidération dans lequel la victime se trouve".
"C’est un automatisme qui m’agace, même si je sais qu’il faut laisser un temps à chacun pour comprendre ces mécanismes"