"Je répétais 'stop'" : les témoignages glaçants contre Benjamin Mendy, accusé de viols

Publié le Mardi 23 Août 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
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Le procès du footballeur qui évoluait en Equipe de France s'est ouvert le 10 août à Chester, au Royaume-Uni. Benjamin Mendy fait face à 10 chefs d'accusation : 8 viols, une tentative de viol et une agression sexuelle. Selon la loi britannique, il pourrait écoper de la prison à vie.
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Les faits se seraient déroulés entre octobre 2018 et août 2021. Sept femmes ont porté plainte contre le footballeur placé en contrôle judiciaire depuis janvier dernier, dans l'attente de son procès qui s'est ouvert ce mercredi 10 août. A la barre, les témoignages bouleversants des violences sexuelles qu'aurait commises celui que l'accusaton a présenté comme un "prédateur" ayant abusé de victimes "vulnérables, terrifiées et isolées", rapporte BFM TV, se succèdent.

Le dernier en date est celui de Kirsty Beattie, médecin au Centre de référence pour les agressions sexuelles, à Manchester, qui a recueilli le premier témoignage de la deuxième plaignante 44 heures après que celle-ci ait fait la connaissance de l'accusé, lors d'une soirée de 2020. Cette dernière aurait subi plusieurs viols perpétrés par Benjamin Mendy "malgré ses refus répétés", souligne le média.

La soignante se souvient d'une jeune femme "sous le choc", "silencieuse et en larmes", sur laquelle elle explique ne pas avoir détecté de blessures évidentes au niveau des zones vaginales et anales. Au jury, Kirsty Beattie affirme donc qu'il n'a pas été possible pour elle de déterminer si quelque chose s'était vraiment passé.

Une des amies de la victime présumée, présente à la soirée où les faits se seraient déroulés, explique quant à elle qu'elle l'a vu disparaître avec Benjamin Mendy pour récupérer le téléphone que le footballeur lui avait pris. Au bout de 20 minutes, l'amie s'est rendue à l'étage pour voir ce qui se passait et l'a trouvée "pâle et apeurée", "comme si elle avait vu un fantôme".

"J'étais sur son territoire avec ses amis"

La première plaignante, également anonyme comme c'est le cas dans les affaires de viol au Royaume-Uni, livre elle aussi un récit glaçant. En 2018, alors qu'elle prenait sa douche dans la demeure du footballeur au lendemain d'une soirée chez lui avec ses amis, ce dernier se serait introduit dans la salle de bain, tentant de l'attirer à lui alors qu'elle lui demandait d'arrêter. Elle a seulement réussi à se couvrir d'une serviette.

"J'étais sur son territoire, avec ses amis. Je répétais 'stop' et 'non', mais je n'étais pas écoutée donc je me sentais sans voix. C'est probablement pour ça que je n'ai pas crié", décrit-elle à l'avocate de la défense, Eleanor Laws, qui lui lâche qu'elle "aurait pu littéralement partir si [elle l'avait] voulu".

Pour ces dix chefs d'accusation, Benjamin Mendy et son complice Louis Saha Matturie (lui-même accusé de 8 viols et 4 agressions sexuelles), qui continuent de nier, risquent la prison à perpétuité.