Elles posent pour montrer que le poids sur la balance n'est qu'un chiffre

Publié le Mercredi 20 Avril 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Elles posent sur TikTok contre les diktats autour du poids
Elles posent sur TikTok contre les diktats autour du poids
Plusieurs internautes ont décidé de montrer leur corps sur TikTok et d'en donner le poids. Un moyen, expliquent-elles, de souligner les injonctions liées à la pesée et surtout, le fait que le poids n'est qu'un chiffre. Résolument body positive.
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Les standards de beauté se concentrent sur l'apparence, mais créent aussi de sournoises injonctions autour des chiffres. Des chiffres qui indiqueraient que l'on correspond à ce que la société considère comme "beau", et qui excluraient toutes les personnes (des femmes principalement) dont le corps s'éloignerait de ces indicateurs numériques destructeurs. Cela concerne la taille des vêtements, les mensurations, et le poids.

Pour s'affranchir de ces diktats et normaliser un poids stigmatisé, des internautes ont décidé de montrer leur silhouette sur TikTok. Des morphologies qui dépassent les 90 kilos et qui n'ont rien à voir les unes avec les autres, pour montrer que ce qui s'affiche sur la balance n'est, justement, qu'un chiffre.

"Je montre mon corps ! N'oubliez pas qu'il n'y en n'a pas deux identiques", invite une jeune femme. "Voici à quoi ressemble 112 kilos sur moi", lâché une deuxième. Et une troisième de signer : "Moi à 240 (108 kg). Le nombre sur la balance ne vous définit pas votre valeur."

Lutter contre le mythe de l'IMC

L'un des préjugés les plus dévastateurs quant au poids, c'est la façon dont est quasi automatiquement associé un IMC (indice de masse corporelle) dit "normal" à une hygiène de vie saine. Un réflexe faussé, puisqu'il ne prend pas en compte d'autres critères essentiels.

Au magazine québécois L'Actualité, la Dre Julie St-Pierre, codirectrice du Groupe de travail québécois sur l'obésité, dénonce la grossophobie ancrée dans le monde médical. Et rappelle que, si "les gens qui ont un IMC [élevé] ont un risque cardiovasculaire et de diabète de type 2 supérieur", [il] n'est pas une mesure parfaite parce qu'il ne reflète pas toujours la santé de la personne. Chaque individu est dans un environnement unique avec une génétique unique."

La spécialiste poursuit : "Certaines personnes vont remplir de gras leurs cellules adipeuses plus facilement. D'autres vont manger très mal, rester minces et être très susceptibles de souffrir de maladies cardiovasculaires." Et d'ajouter à propos des discriminations visant les personnes grosses : "On a un travail de société à faire."