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C'est inquiétant : les inégalités femmes/hommes perdurent... Jusqu'à la crise cardiaque ! (la science le prouve)

Publié le Mardi 19 Septembre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Les femmes ont moins de chance d'être sauvées que les hommes en cas de crise cardiaque en public : c'est ce que démontre une accablante étude relayée par l'AFP. Une donnée très loin d'être anodine.
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L'inégalité des sexes n'a pas de limites. Et elle va jusqu'à toucher le plus important des domaines : la santé. Bon ça, on s'en doutait déjà. Mais saviez vous que les femmes avaient réellement moins de chance d'être sauvées que les hommes en cas de crise cardiaque en public ?

Info accablante, et scientifique...

Un homme qui fait une crise cardiaque en public a effectivement plus de chance de recevoir un massage cardiaque qu'une femme, c'est un fait. Une étude chiffrée sérieusement menée par des chercheurs canadiens auprès de 40 000 patients le démontre. Cette enquête relayée par l'AFP s'est centrée sur les hôpitaux des États-Unis et du Canada... Sur pas moins d'une longue décennie : entre 2005 et 2015. Solide, donc.

Et alors ? Et bien, 68 % des hommes qui ont déjà fait une crise cardiaque en pleine rue auraient reçu un massage. Contre seulement 61 % des femmes... D'accord, mais comment l'expliquer ?

Une vraie confusion à réagir

7 % d'écart entre les genres, ce n'est pas rien. Il est question de santé, de prise en charge, de gestes qui sauvent, de mortalité. Mais une fois la chose établie, quelles sont les raisons de ce fossé ? Le journal Ouest France l'explique : les passants pourraient tout simplement "être embarrassés à l'idée de toucher la poitrine d'une femme sans son consentement". Raison compréhensible.

Mais ce n'est pas tout.

D'autres arguments arrivent en renfort pour détailler ces raisons qui, c'est déplorable, exacerbent chez les femmes le risque de mourir. Alexis Cournoyer, médecin urgentiste à l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, à la tête de ce rapport, voit là un grave défaut de sensibilisation : la crise cardiaque serait socialement envisagée dans l'inconscient collectif comme une chose qui n'arriverait qu'aux hommes. D'où la confusion à réagir.

Il faut dire que chez les hommes, qui vivent moins longtemps que les femmes, les comportements à risques se multiplient bien plus au cours d'une vie : plus d'alcool, de cigarettes, une hygiène de vie moins stricte. Vulnérabilité exacerbée qui expliquait en partie les écarts de mortalité relatifs au Covid.

Ca aussi, c'est scientifiquement prouvé.

D'autres recherches scientifiques sont menées sur le sujet depuis des années. Selon une étude canadienne publiée dans le Jama International medicine, une femme sur cinq (soit 20%) âgée de moins de 55 ans aurait déjà été frappée par une crise cardiaque sans ressentir la moindre douleur thoracique. Sans signes concrets et immédiats donc. Des infarctus qui surviendraient sans prévenir, ce qui est d'autant plus dangereux.

Enfin, d'après une étude des chercheurs de la Yale School of Medicine basée sur l'observation de 2 264 patients atteints d'un infarctus, le diabète, le tabagisme, la dépression, l'hypertension artérielle, les antécédents familiaux, l'hypercholestérolémie, mais également les faibles revenus économiques, seraient les 7 principaux facteurs de risque d'une crise cardiaque chez les femmes. Instructif, et pas forcément rassurant.