cinéma
Ces (très) courts qui en disent long sur les femmes
Publié le 11 juin 2015 à 17:59
Par Catherine Rochon | Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.
Le Très Court International Film Festival, qui se tient jusqu'au 14 juin 2015 simultanément dans 23 pays, est dédié aux courts-métrages de moins de 3 minutes. Au programme notamment : une sélection "Paroles de femmes" qui permet de donner la parole aux femmes du monde entier.
Et Hop(e) de Séverine Robic, l'un des court-métrages en compétition au Très Court International Film festival Et Hop(e) de Séverine Robic, l'un des court-métrages en compétition au Très Court International Film festival
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Alors que les films sont de plus en plus longs (130 minutes en 2012 contre 110 en 1980 ) et s'étirent parfois jusqu'à l'overdose, que les blockbusters bourrins de l'été s'apprêtent à débarquer en force sur les écrans, un festival a choisi de prendre le contre-pied. Le nom de ce vaillant résistant ? Le Très Court International Film Festival . Un événement mondial qui se tient depuis 2009 dans 30 pays, soit 110 villes (dont 30 villes en France) entre le 5 et le 14 juin 2015. Le challenge ? Rassembler des oeuvres de moins de 3 minutes.

3 minutes, c'est le temps d'une chanson pop, d'une pause café-clope, d'une rêverie entre deux stations de métro. C'est donc une véritable respiration qu'offre le Très Court International Film Festival avec 150 petits bijoux de concision, délestés du superflu. A l'impératif de densité répond l'intelligence du propos avec cette urgence de devoir dire beaucoup en quelques mots, quelques images, en une poignée de secondes. Loin d'être limitatif, le format (très) court déploie l'imaginaire et donne toute sa force au sujet.

Donner à voir et entendre la parole des femmes

Au coeur du 17e Très Court présidé par la réalisatrice Pascale Ferran s'est nichée une jolie compétition : Paroles de femmes, soutenue par le Secrétariat d'État aux Droits des femmes. Loin d'une guerre des sexes, cette sélection de 19 films s'attache à mettre les femmes à l'honneur, donne à voir et à entendre la parole féminine, et laisse la place à la réflexion.

Au programme cette année, des films de femmes, drôles et décalés, ainsi que d'autres sur des sujets graves comme la prostitution étudiante ou les violences ordinaires. Egalement trois micro-documentaires, qui nous emmèneront à la rencontre de femmes palestiniennes très modernes, mais aussi dans un bien étrange mariage au Népal, pour finir sur une "île des oubliées" en Ouganda.

"C'est plutôt une bonne chose que des festivals réfléchissent sur des sujets de société tel que celui-là", explique le directeur du festival Marc Bati. "Avec Paroles de Femmes, nous cherchons à présenter une grande diversité de points de vue de femmes en un minimum de temps. Il y a des sujets sérieux, d'autres beaucoup moins. L'égalité homme-femme fait partie des premiers." Pour cette 17e édition, Marc Bati note une tendance forte : "La banalisation de l'inacceptable".

Parmi les films sélectionnés dans la compétition Paroles de Femmes, on retrouve Boomerang, un court malicieux signé Audrey Clinet.

Egalement en compétition : Sara Giraudeau (la fille de Bernard, révélée par la série de Canal + Le bureau des légendes) qui présente Je suis un 90C, l'histoire de Mathilde complexée par la taille de ses seins qui se décide à se rendre chez un chirurgien.

Un prix sera décerné par le ministère du droit des femmes suite aux votes d'un collectif de femmes actives dans ce domaine. Il sera remis le samedi 13 juin à partir de 19 h à Paris, au Forum des Images.

Toutes les infos sur le site du Très Court.


La bande-annonce du 17e Très Court :


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