Hier David Beckham, aujourd'hui, Leah Williamson.
Les Britanniques ont-ils quelque chose contre les sportifs exceptionnels qui posent en sous-vêtements ?
La question bien que vraisemblablement cocasse - elle est en vérité triste - mérite d'être posée. A moins qu'il s'agisse tout simplement d'un exacerbé puritanisme outre Manche.... L'égérie "slips" des années 90 et 2000 et moitié de Victoria Beckham était largement moqué - et l'est toujours - pour ses campagnes textiles hyper médiatisées, considérées comme la preuve de ses failles et absences sportives sur le terrain - le dernier numéro du magazine So Foot revient très longuement sur ces controverses.
Et aujourd'hui, la capitaine de l'équipe féminine de foot britannique, Leah Williamson, vit la même chose... En dévoilant son corps de manière très glamour, elle porterait atteinte à la crédibilité de son sport et de son équipe. Un bon gros réflexe patriarcal que cette assertion. Comme Beckham, Williamson se fait "tacler"... Une charge incongrue.
Démultipliée, puisque c'est une femme. La sportive brillante a effectivement posé en sous-vêtements pour l'emblématique marque Calvin Klein, sur les photos classieuses à retrouver ci dessous. Et on l'accuse d'être "la Kim Kardashian du ballon rond". Oui oui, tout dans la demi mesure. Tout cela semble futile et absurde, mais la controverse est si énorme qu'elle alimente quantité de tribunes outre atlantique...
La campagne Calvin Klein dévoile d'emblématiques photos, sexy, glamour, épurées, aux antipodes de la vulgarité dont on accuse la sportive - quand bien même, on imagine mal où serait au juste le problème d'une telle initiative, les égéries fashion étant tout de même très nombreuses dans l'univers du foot.
Mais voilà, Leah Williamson a le malheur de l'être, "glamour et sexy", et cela dérange énormément le vieux monde il faut croire, qui dénonce une hyper sexualisation et un outrage fait à l'honneur du foot anglais, sans rire. Voyant en la sportive rien de plus qu'une mannequin... Tant et si bien que Glamour UK y va de son billet d'humeur tout en virulence ! A juste titre. Voyez plutôt...
On vous épargne la panique morale absolue teintée d'une misogynie décomplexée qui transparaît à travers les abondants commentaires suscités par cette campagne sur les réseaux sociaux, preuve s'il en est d'une peur exacerbée envers la sensualité et la sexualité des femmes - Sabrina Carpenter en sait quelque chose, paraît-il.
Glamour le fustige volontiers : "Leah Williamson est sexy, oui. La capitaine de l'Angleterre a été accusée de « faire parader son corps comme une Kim Kardashian footballeuse".
"Pourquoi les sportives sont-elles constamment tenues à un niveau de respectabilité plus élevé que les sportifs ? Pourquoi ne pouvons-nous pas laisser Leah Williamson être sexy en toute tranquillité ?"
"Leah Williamson n'est pas la première Lionne à se dévêtir pour une campagne Calvin Klein. À l'approche de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023, Chloe Kelly, la star de la couverture de Glamour, a participé à un shooting remarquablement similaire, aux côtés de l'Américaine Alex Morgan, qui explorait l'athlétisme, la force et la vulnérabilité à travers un regard queer – du moins, à mon avis."
Et le féminin d'achever ainsi : "Leah Williamson est une leader, un modèle et une excellente défenseure. Elle est aussi sexy. Acceptez-le."
Toutes les occasions sont bonnes, lorsqu'il est question de sexisme ordinaire, pour fustiger le soi disant manque de talent des femmes les plus influentes - elles le sont d'autant plus lorsqu'elles s'avèrent être sportives. Leah Williamson est une victime parmi d'autres de plusieurs phénomènes : la misogynie qui vise le foot féminin et ses représentantes, source d'indénombrables "quolibets", les jugements parcourus de "slut shaming" dont sont sujettes les femmes en général, notamment lorsqu'elles témoignent d'une large audience - plus d'un million d'internautes pour la footballeuse ! - et... Un certain état d'esprit bien réactionnaire.
Tout cela, la sportive le tacle avec brio sur ces photos.