"J'ai été enlevée et violée" : la chanteuse Duffy se livre sur son cauchemar

Publié le Mercredi 26 Février 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
"J'ai été enlevée et violée" : Duffy se livre sur le calvaire qu'elle a subi
"J'ai été enlevée et violée" : Duffy se livre sur le calvaire qu'elle a subi
La chanteuse galloise Duffy raconte l'horreur dont elle a été victime pendant plusieurs jours, alors qu'une personne l'a séquestrée, droguée et violée, et les années qu'il lui a fallu pour que "le soleil brille à nouveau".
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En 2008, Aimee Duffy ou Duffy, avait fait une entrée fracassante dans les top charts britanniques avec Rockferry (et notamment les tubes Mercy et Warwick Avenue), qui culminait à la première place des albums les plus vendus du Royaume-Uni cette année-là. Elle avait ensuite enchaîné avec un opus plus discret, Endlessly, puis avait quasiment disparu de la scène musicale.

Aujourd'hui, elle explique les raisons tragiques derrière cette longue absence dans un post sur Instagram. "La vérité est que, et croyez-moi, je vais bien et je suis en sécurité maintenant, j'ai été violée, droguée et retenue prisonnière pendant quelques jours", écrit-elle. Une confession douloureuse qu'elle a mis du temps à formuler. "Bien sûr, j'ai survécu", poursuit l'artiste. "La guérison a été longue. Il n'y a pas de façon légère de le dire."

Si elle ne donne pas de détails sur ce qui s'est passé exactement, elle précise qu'elle livrera une interview plus longue dans les semaines à venir. Et qu'elle a réussi à sortir de son silence grâce à un journaliste : "Il était gentil et c'était tellement incroyable de pouvoir enfin parler (...) Vous vous demandez pourquoi je n'ai pas choisi d'utiliser ma voix pour exprimer ma douleur ? Je ne voulais pas montrer au monde la tristesse dans mes yeux. Je me suis demandé, comment puis-je chanter du coeur s'il est brisé ?".

"Je voulais être humaine"

En 2013, elle déclarait au magazine Esquire : "J'ai fait un pas en arrière. Je me suis dit : 'Je vais ralentir tout ça...' C'est devenu si complexe, si plein de responsabilités. Je faisais des chansons pour aider les gens à s'endormir, je ne dirigeais pas la NASA. Soudain, j'étais un produit, une entreprise, une femme d'affaires. Mais je voulais surtout être humaine."

Un an plus tard, alors qu'elle se fait déjà extrêmement rare, son producteur Bernard Butler indiquait, selon The Guardian, qu'elle "avait déraillé et que tout était parti en vrille. Mais j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour elle, car elle était jeune, originaire de ce petit village du Pays de Galles. Elle a été jetée dans le feu."

Entre son deuxième album et aujourd'hui, Duffy n'aura enregistré qu'une chanson, Whole Lot of Love, qui figure dans le film Legend de Brian Helgeland avec Tom Hardy - qu'elle interprète d'ailleurs sous le nom de Timi Yuro, dans le long métrage.

Dans son témoignage en ligne, elle laisse entendre que, enfin, elle va mieux : "Au cours de la dernière décennie, j'ai passé des milliers et milliers de jours à vouloir sentir à nouveau le soleil dans mon coeur", confie-t-elle avant d'ajouter : "Le soleil brille maintenant."