"Elle a quoi au visage ?", "Elle a eu un accident ?", "On ne la reconnaît plus", "Ohlala mais qu'est-ce qu'elle a fait ?!"
Ils se multiplient, les commentaires malveillants à l'encontre d'Audrey Fleurot.
Alors que la fin de HPI se profile, la comédienne aussi à l'aise dans le drame que dans la comédie subit une nouvelle fois ce dont elle est systématiquement victime ces derniers mois : le Botox shaming. Soit le fait de commenter abondamment, souvent en termes peu mélioratifs, le physique d'une personne, généralement d'une femme (c'est pratique), en évoquant son recours, supposé ou réel, à la chirurgie esthétique.
Là en l'occurrence, entre deux tapis rouges, Audrey Fleurot a fait l'objet de ces remarques désobligeantes lors de sa venue sur le plateau de C à vous...
Audrey Fleurot au coeur des critiques.
Et surtout, du sexisme.
Car c'est là le coeur du Botox shaming, que de faire peser deux complexes sur les femmes : l'injonction au jeunisme suggère une pression intégrée, par les femmes, celle d'avoir recours à la chirurgie esthétique, alors que celles qui en font usage sont systématiquement critiquées. Les termes les plus violents sont employés, comme si la vie d'une femme se limitait à son apparence. On dit d'elles qu'elles sont défigurées, méconnaissables, "accidentées", qu'elles font peine à voir...
Comme si elles n'étaient que des créatures de Frankenstein. C'est une double peine qui synthétise bien la violence du patriarcat, qui impose ce qu'il condamne. Florilège de commentaires à l'égard d'Audrey Fleurot, afin d'illustrera ce paradoxe : "Elle était belle avant", "Comment une belle femme peut-elle s'enlaidir à ce point ?", "Cette femme n'est tout simplement pas Audrey Fleurot", "Rien ne bouge sur son visage quand elle parle".
No comment.