En Australie, des "kits d'avortement" à la disposition des femmes

Publié le Mardi 29 Septembre 2015
Ariane Hermelin
Par Ariane Hermelin Journaliste Terrafemina
Journaliste société passée par le documentaire et les débats en ligne sur feu Newsring.fr.
Un kit d'avortement pour les Australiennes
Un kit d'avortement pour les Australiennes
Un numéro spécial a été mis en place pour permettre aux Australiennes d'avorter en se faisant livrer à domicile une pilule abortive.
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Les Australiennes pourront désormais avorter sans sortir de chez elles. Depuis lundi 28 septembre, un service permet désormais aux femmes qui souhaitent mettre fin à leur grossesse de faire une échographie et un test sanguin et de se faire livrer ensuite la pilule abortive RU 486 en appelant un numéro spécial. La Fondation Tabbot, qui a mis sur pied ce dispositif, a travaillé étroitement avec des médecins, des psychologues et des avocats afin de garantir sa légalité ainsi que le respect des patientes.

Comment cela fonctionne ? C'est simple : il suffit d'appeler le numéro de la Fondation, qui va organiser un test sanguin et une échographie. Une fois que la patiente a ses résultats, elle discute avec un médecin et un psychologue qui vont déterminer si elle peut avorter de cette manière. Si c'est le cas, la patiente reçoit un paquet contenant un médicament anti-nauséeux, un anti-douleur, des antibiotiques et la fameuse pilule abortive.

Pour Jenny Ejlak, qui co-préside l'organisation Reproductive Choice Australia, "ce service est similaire au service fourni lorsqu'on se rend dans un hôpital ou une clinique pour subir une IVG. Mais pas besoin de se déplacer physiquement, donc nous pensons que ce service permettra un meilleur accès à l'IVG aux femmes qui vivent dans des zones géographiques où les hôpitaux ne sont pas autorisés à pratiquer des avortements." Par ailleurs ce service coûte environ 250 dollars (environ 222 euros), soit moins cher qu'un avortement dans une clinique, dont le coût se situe entre 300 à 600 dollars.

Ce service ne sera cependant pas disponible partout sur le territoire australien, certaines régions considérant encore l'avortement comme un crime. Quant à la vague de protestations que la mise en place de ce dispositif va à, n'en pas douter, provoquer au sein militants anti-avortement, elle a déjà été anticipée par ses organisateurs. Comme le fait remarquer Jenny Eljak, "les gens qui sont opposés à l'avortement en général vont évidemment être opposés à tout ce qui le rend plus accessible aux femmes."

Point important, les femmes pourront consulter des psychologues avant ou après la procédure et le kit comprendra une lettre expliquant en détail comment agit la pilule abortive et leur recommandant de consulter un médecin en cas de complications. Un numéro d'appel en cas d'urgence est également à la disposition des patientes, qui seront contactées systématiquement par une infirmière une fois le traitement pris.