En France, un mineur disparaît toutes les dix minutes

Publié le Lundi 25 Mai 2020
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
En France, un mineur disparaît toutes les dix minutes
En France, un mineur disparaît toutes les dix minutes
A l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, les services de police et de gendarmerie dévoilent un chiffre terrifiant : en 2019, 51 000 mineur·e·s ont fugué ou été enlevés.
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51 000 enfants ont disparu en 2019, soit un toutes les dix minutes. Fugue, enlèvement par un parent ou par un inconnu : les causes sont multiples et toutes aussi effrayantes les unes que les autres.

C'est pourquoi chaque 25 mai, la Journée internationale des enfants disparus permet de sensibiliser le public et de médiatiser le 116 000, le numéro gratuit et européen réservé aux familles et aux proches. Avec 1 200 dossiers traités en 2019, il leur apporte une aide sociale et psychologique essentielle.

"Grâce à ce dispositif, nous pouvons offrir un accompagnement, une prise en charge, un suivi des parents", explique Laureen Burbau, directrice de la communication de Droit d'enfance, la fondation qui coordonne ce numéro d'urgence, au Parisien.

"Ce n'est pas les critiquer de dire que les policiers et les gendarmes ne sont pas formés pour gérer cet aspect. Il y a une aide sociale, parfois psychologique, à apporter face à des proches démunis et perdus. Lorsqu'un écoutant les prend en charge, il garde le lien. L'écoutant qui ouvre le dossier est aussi celui qui le ferme. Même si, au cours des entretiens, les familles peuvent avoir besoin de compétences différentes, soit d'un conseil juridique, soit de l'aide d'un psychologue. Parce qu'un mineur qui disparaît est toujours en danger".

Des milliers qui ne reviennent pas

Bien qu'un tiers de ces jeunes soit retrouvé dans les soixante-douze heures, et un autre dans les trois mois, ce n'est pas le cas de milliers de mineur·e·s. Laureen Burbau évoque notamment les adolescent·e·s en errance, qui disparaissent du "Fichier des personnes recherchées" dès leur majorité. "Il y a des disparitions volontaires qui se transforment en disparitions inquiétantes", développe-t-elle. "Etre en errance quand on est ado, c'est être en danger et parfois faire de très mauvaises rencontres".

Face à la détresse des parents, et parfois au manque de formation des services publics, le 116 000 apparaît donc comme une bouée de sauvetage vitale. "Les parents ont besoin de parler et c'est un des rares endroits où nous sommes là pour entendre, sans juger, et bien sûr pour les aider", assure la responsable.

Un outil à diffuser un maximum.