Société
Fêtarde et "fofolle" : le visage surprenant de la kamikaze Hasna Ait Boulahcen
Publié le 20 novembre 2015 à 12:21
Par Ariane Hermelin | Journaliste Terrafemina
Hasna Ait Boulahcen, première femme kamikaze à frapper en Europe, ne correspondait pas vraiment à l'image de la djihadiste forcenée. D'après ses proches, la jeune femme, qui s'est fait exploser lors de l'assaut de Saint-Denis, menait une existence tout ce qu'il y a de plus normale avant sa radicalisation, il y a six mois.
Hasna Ait Boulahcen Hasna Ait Boulahcen© DR
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"On l'appelait la femme au chapeau de cow-boy parce qu'elle portait toujours un grand chapeau." Les nombreux témoignages des personnes qui ont côtoyé Hasna Ait Boulahcen, la kamikaze qui s'est fait exploser lors de l'arrivée du RAID mercredi 18 novembre à St-Denis, dressent le portrait d'une jeune femme normale aimant s'amuser. "Extravertie, un peu paumée. Elle n'avait vraiment pas l'air d'une kamikaze et buvait de l'alcool", ont ainsi déclaré ses voisins à Libération. La jeune femme de 26 ans présentée comme la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur des attentats qui ont frappé la France vendredi 13 novembre, mort également lors de l'assaut du RAID, semble s'être radicalisée sur le tard.

De l'aveu d'un homme qui se présente comme son frère et se fait appeler Youssouf, elle n'avait jamais ouvert un Coran et préférait passer des heures sur Facebook ou fumer des cigarettes et boire de l'alcool. Ce dernier la décrit également comme une jeune femme imprévisible et légère, avec laquelle il entretenait des rapports compliqués. Ses amis confient au Bien Public : "Elle buvait dans les soirées. Pendant le ramadan, elle buvait à l'ivresse. La vodka, c'était son péché mignon."

Née à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) en 1989, et domiciliée à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Hasna Ait Boulahcen est la fille d'immigrés marocains arrivés en France au début des années 70. Après la séparation de ses parents, elle a été placée dans plusieurs familles d'accueil et a eu une enfance puis une adolescence mouvementées. Sa mère vit à Aulnay-sous-Bois et son père avait déménagé en Lorraine pour travailler chez PSA, et recevait régulièrement des visites de sa fille.

On sait peu de choses au sujet de son parcours, si ce n'est qu'elle était gérante d'une entreprise de BTP qui a depuis été placée en liquidation judiciaire, et qu'elle faisait du trafic de stupéfiants. C'est d'ailleurs ainsi que la police a mis la main sur elle et a pu remonter jusqu'à Abdelhamid Abaaoud (les enquêtes avait placé son téléphone portable sur écoute).

Jeune femme extravertie et frivole, Hasna Ait Boulahcen a commencé à changer il y a six mois, rapportent ses proches. D'après son "frère", elle a commencé à porter le jilbab, une tenue qui recouvre tout le corps sauf le visage, puis le niqab.

Sur son profil Facebook, que le journal belge Dernière heure a pu consulter, la jeune femme avait publié des photos d'elle tenant des armes. Elle avait également posté des messages louant Hayat Boumedienne, la compagne d'Amedy Coulibaly qui a fui la France.

A l'instar de cette dernière, elle avait confié à son amie Khemissa vouloir partir en Syrie. "Elle me disait : 'Je vais aller en Syrie, faire le jihad'. Mais comme elle était un peu fofolle, je ne l'ai pas prise au sérieux", explique cette copine.

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