Cette appli pourrait détecter la "drogue du violeur" dans les verres

Publié le Mardi 17 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Détecter la présence du GHB, plus connue sous le nom de "drogue du violeur", dans les verres. C'est ce que propose une appli qui pourrait bien être révolutionnaire.
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Alors que l'empoisonnement des femmes au GHB fait l'objet de nombreuses alertes et mobilisations en Angleterre, en France et en Belgique, notamment à travers le mouvement #BalanceTonBar, expérimentations et technologies se succèdent pour lutter contre ce fléau.

C'est justement pour détecter la présence de cette substance, aussi appelée "drogue du violeur" ou "liquid ecstasy", qu'est actuellement mise au point une application pour smartphones développée au Royaume-Uni par des scientifiques de l'université de Bristol. Le principe ? La détection fonctionne en ajoutant à une boisson des produits chimiques facilement disponibles, l'hydroxylamine et le chlorure ferrique, puis en vérifiant le liquide avec une application gratuite pour smartphone afin de mesurer le niveau de pourpre qu'il contient.

Si l'application détecte une concentration particulière de pourpre, elle indique que le liquide a de fortes chances de contenir la drogue.

"C'est une technologie accessible à pratiquement tout le monde, en dehors d'un environnement de laboratoire et elle est utilisable sans formation professionnelle, ni équipement de laboratoire complexe", se réjouissent les chercheurs britanniques auprès de Metro.

"L'énorme avantage de cette approche est qu'elle exclut le besoin d'équipements de laboratoire coûteux pour effectuer les tests, qui peuvent être effectués sur le terrain. Il s'agit d'un test simple que vous pouvez effectuer vous-même sur la boisson, il ne nécessite aucune connaissance technique", développe à l'unisson auprès du journal Anselmo Procida, étudiant en sciences médico-légales à l'université de Bristol.

Cependant, cette méthode exige de jeter la boisson après usage des produits chimiques.

D'autres techniques ?

Bien des expériences sont menées afin de peaufiner la détection du GHB, substance incolore et inodore. En 2021, Simon Kerckhove, étudiant au Havre, proposait ainsi d'intégrer dans les verres une gélule spécifique qui ferait l'effet d'un comprimé effervescent et changerait le liquide de couleur en cas de présence de la drogue.

Les paroles se libèrent de plus en plus au sujet de ce fléau. Ainsi en juin 2022, la chanteuse Louane expliquait avoir porté plainte après avoir ressenti des "symptômes étranges" dans un bar du 18e arrondissement de Paris, suspectant avoir été droguée au GHB. Une année où se sont également accumulés des milliers de plaintes au sujet d'agressions aux piqûres de seringues dans les bars.