Fléau des "piqûres en soirée" : plus de 800 plaintes ont été déposées

Publié le Vendredi 24 Juin 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Le phénomène prend une ampleur colossale. D'après l'AFP, plus de 800 plaintes et 1098 témoignages ont été recensés concernant des piqûres reçues en boîte, dans des bars ou lors de festivals. Des faits qu'avaient notamment recensés le compte #BalanceTonBar.
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Lille, Béziers, Nantes, Rennes, Strasbourg, Grenoble, Nancy, Lyon, Bastia, Besançon, Valence ou encore Toulouse... Dans chacune de ces villes, des cas de piqûres lors de moments festifs ont été rapportés.

"Le scénario est toujours le même", note l'AFP. "Des personnes qui affirment avoir remarqué des traces de piqûre sur leur jambe, leur bras ou leur cou lors d'un concert, un festival, une soirée dans un bar ou dans une discothèque". Ensuite, viennent parfois les étourdissements, la nausées, les malaises. Quand d'autres n'ont qu'une trace de seringue.

"Cela reste quand même une énigme, cette histoire de piqûres, puisqu'il n'y a ni contamination ni produits qui sont prélevés, ni agression à l'issue de ces piqûres", a déclaré mardi 21 juin la ministre de la Culture Rima Abdul-Marak. "Mais elles existent vraiment". Et le nombre de plaintes et de témoignages est accablant.

Plus de 800 plaintes déposées

La Direction générale de la police nationale (DGPN) a ainsi recensé, au 16 juin, plus de 800 plaintes en France et 1 098 témoignages relatifs à ces agressions, informe l'agence de presse. Une note datée du 7 juin évoque d'ailleurs 'un mode opérateur' qui vise à la fois les femmes et les hommes, et des piqûres situées sur "les bras", "les fesses", "le dos". A chaque fois, la victime n'a pas vu l'auteur de cet acte, sans que les victimes ne voient leur agresseur.

"Des effets immédiats" et "des effets retardés" ont été enregistrés, "avec parfois des 'marques de bleus' autour du point rouge caractérisant la piqûre". Pour ce qui est des symptômes, ceux-ci sont là aussi variés : maux de têtes, bouffées de chaleur, vertiges ou encore perte de connaissance.

En revanche, si des prélèvements sont réalisés en priorité dès la plainte, les analyses n'ont relevé "aucune trace de GHB" jusque-là, et les personnes concernées n'ont rapporté aucune agression sexuelle. A noter, précise le CHU de Dijon, que la "drogue du violeur" disparaît de l'organisme en quelques heures. L'hôpital recommande donc de "ne surtout pas uriner avant prise en charge" et de "rejoindre un service d'urgences le plus rapidement possible".