Pourquoi Gwen Stefani est (encore) accusée d'appropriation culturelle

Publié le Samedi 14 Janvier 2023
Le HuffPost
Par Le HuffPost Média
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La chanteuse Gwen Stefani a récemment déclaré lors d'une interview : "Je suis japonaise". Une sortie qui s'ajoute aux accusations d'appropriation culturelle qui pèsent sur la star depuis près de 20 ans.
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"Je suis japonaise." Cette phrase de l'artiste Gwen Stefani a fait pleuvoir les critiques. D'origine irlandaise et italienne, la chanteuse faisait la promotion de sa marque de beauté GXVE lorsqu'elle a déclaré, dans une interview au magazine Allure, publiée le 10 janvier : "Mon Dieu, je suis japonaise et je ne le savais pas."

La star de 53 ans, dont le père italo-américain travaillait pour Yamaha et voyageait entre la Californie et le Japon, décrit dans l'article l'influence de la culture japonaise sur son enfance.

"C'était une culture si riche en traditions, mais aussi si futuriste, avec une telle attention à l'art, aux détails et à la discipline et c'était fascinant pour moi", déclare-t-elle.

Elle raconte que son père revenait toujours avec des anecdotes et des récits sur les artistes de rue japonais se déguisant en Elvis Presley et sur des femmes aux cheveux colorés. Devenue adulte, elle s'est rendue à Tokyo, à Harajuku, un quartier de Shibuya connu pour ses magasins de vêtements éclectiques et ses boutiques de cosplay. C'est là qu'elle se serait dit : "Mon Dieu, je suis japonaise et je ne le savais pas".

Des accusations d'appropriation culturelle depuis 2004

Ajoutant, tout de suite après, que sa relation à la culture japonaise est "innocente" et qu'elle se définit comme une "super fan". Mais il n'en a pas fallu davantage pour rajouter une couche aux accusations d'appropriation culturelle dont Gwen Stefani fait l'objet depuis la sortie de son album Love. Angel. Music. Baby., en 2004.

Lors de la tournée de promotion de son disque, quatre danseuses japonaises l'accompagnaient alors : Maya Chino, dite Love, Jennifer Kita, dite Angel, Rino Nakasone, dite Music, et Mayuko Kitayama, dite Baby. Et le quartier de Tokyo où elle a eu sa révélation a finalement servi d'inspiration pour sa ligne de parfum, "Harajuku Lovers".

La journaliste d'Allure, Jesa Marie Calaor, qui est philippino-américaine, pointe elle-même du doigt dans l'article cette identification qu'elle semble estimer déplacée : "Comme Stefani, je ne suis pas japonaise. Mais je suis une femme asiatique vivant en Amérique, ce qui implique des réalités qui donnent à réfléchir à une époque où la haine envers les Américains d'origine asiatique et les îles du Pacifique s'intensifie."

"J'envie tous ceux qui peuvent prétendre faire partie de cette communauté dynamique et créative tout en évitant la partie du récit qui peut être douloureuse ou effrayante", ajoute-t-elle.

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