Harcèlement de rue : pourquoi le message de cette jeune femme en parka fait le tour du monde

Publié le Lundi 01 Février 2016
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
Harcèlement de rue : le ras-le-bol d'une jeune femme fait le tour du monde
Harcèlement de rue : le ras-le-bol d'une jeune femme fait le tour du monde
Lassée du harcèlement de rue qu'elle subit quotidiennement, une New Yorkaise a choisi de faire part de sa colère sur Facebook. Via une simple photo et un petit texte, Christen Brandt a réussi à toucher une corde sensible chez des milliers de personnes.
À lire aussi

Vous en avez assez du harcèlement de rue ? Alors ce post Facebook devrait vous donner du courage la prochaine fois que vous ferez face à inconnu qui empiète sur votre espace personnel. Christen Brandt est une New Yorkaise qui comme beaucoup de personnes utilise les transports en commun chaque jour pour se rendre son lieu de travail. Mais le 28 janvier dernier, alors qu'elle essayait de se frayer un chemin sur le quai de métro de sa station habituelle, un homme est allé beaucoup trop loin. Complètement dégoutée, la jeune femme a finalement choisi de retourner la situation à son avantage. Sur Facebook, elle a ainsi publié une photo d'elle en parka et bottes avec un message expliquant qu'elle portait exactement la même tenue au moment où elle avait été victime de harcèlement un peu plus tôt dans la journée. Son but ? Plus que pousser un coup de gueule, raire réfléchir les gens sur la culture du viol.

Christen Brandt écrit : "Voici ce que je portais ce matin pendant que j'essayais de me frayer un chemin sur le quai du métro de la 34e Rue. Je passais devant un homme, quand je l'ai entendu me dire : 'Wow, tu as de belles jambes'. Je l'ai ignoré et j'ai continué à marcher, mais il s'est mis à faire demi-tour et à me suivre. J'essayais de m'en aller mais il s'est rapproché encore et m'a dit : 'Est-ce que tu m'as entendu chérie ? Je t'ai dit que tu avais de belles jambes. Merde, tu aurais pu dire merci'. C'est le 'tu aurais pu me dire merci' qui a réveillé quelque chose chez moi. Comme si mes jambes dans mon legging étaient là pour lui. Offertes à lui dans un épais collant marron. Simplement existantes pour qu'ils puissent les apprécier, ou pas.

La prochaine fois que vous vous demandez si votre jupe est trop courte, la prochaine fois que vous demandez à votre fille adolescente de se changer, ou la prochaine fois que vous entendez une nouvelle histoire de problème de dress code dans une école aux infos, souvenez-vous de cette photo. Je porte une putain de parka et des bottes. Et ça ne compte pas. Toutes les femmes connaissent ce moment. Toutes, sans exception. Et malgré ça, le monde continue d'agir comme si c'était à nous de régler le problème. Sortez-vous de la merde tous seuls, les mecs. Pour ma part, j'en ai marre de devoir m'occuper de ça".

Un ras-le-bol général

Liké près de 74 000 fois et partagé plus de 40 000 fois, le post de la jeune Américaine a fait réagir les femmes, malheureusement très nombreuses à se retrouver dans cette situation. Véritable fléau qui ne connaît aucune frontières, le harcèlement de rue semble néanmoins être pris de plus en plus au sérieux. Au Mexique, un collectif de femmes combat à présent ses harceleurs avec des pistolets à confettis et du punk rock bruyant, tandis qu'en France, la SNCF et la RATP ont mis en place un numéro d'alerte suite au rapport du Haut Conseil à l'Egalité femmes-hommes indiquant que 100% des utilisatrices des transports ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexiste ou d'agressions sexuelles. Mais la plus grosse prise de position vient probablement du Portugal, où harceler une femme est maintenant passible de 3 ans de prison ferme.