La mort d'une femme enceinte crée une onde de choc au Portugal

Publié le Vendredi 02 Septembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Alors qu'elle était transférée de l'hôpital en raison d'un manque d'espace, une femme enceinte est décédée au Portugal. Une nouvelle qui a bouleversé le pays et créé un cataclysme politique.
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Une Portugaise enceinte est décédée suite à son transfert de l'hôpital où elle avait été admise, le service de néonatologie d'un établissement de Lisbonne, en raison d'un manque d'espace. Cette tragédie a bouleversé le pays. La ministre de la Santé, Marta Temido, en poste depuis 2018, a même démissionné suite à ce drame, déclarant "n'avoir plus les conditions nécessaires pour assurer sa fonction".

Et pour cause. Au Portugal, rappelle le Guardian, la crise sanitaire a engendré la fermeture des services d'urgence à travers le pays et mis les services de soins de maternité "sous une pression extrême". Déplacée de l'hôpital Santa Maria, la défunte, âgée de 34 ans, éprouvait des problèmes respiratoires et une hypertension artérielle. Elle est décédée des suites d'une crise cardiaque dans l'ambulance. Son nouveau-né, lui, a survécu.

Un décès qui a engendré une onde de choc.

"La goutte d'eau"

Ainsi hormis la démission de la ministre de la Santé, c'est le Premier ministre, António Costa, qui a partagé son indignation. Cette mort, a-t-il déclaré, est "la dernière goutte d'eau" au sein d'un pays en pleine crise hospitalière. Cependant, relate le Guardian, les responsables de l'hôpital Santa Maria ont quant à eux déclaré que ce type de transfert était une "procédure fréquente" et qu'un tel drame n'aurait pu être "ni prévisible ni attendu dans cette situation". Une enquête a cependant été ouverte.

En outre, le ministère de la Santé a annoncé l'ouverture d'une autre enquête, plus globale et "approfondie", sur le taux de mortalité concernant le suivi infantile dans les hôpitaux. Comme le rappelle The Guardian, la mortalité infantile au Portugal est à son taux le plus élevé depuis 2018, avec un chiffre considérable de de 23,9 %, "quatre fois supérieur à la moyenne de l'Union européenne". Mortalité que révèle d'autant plus un drame comme celui-ci.

Au sein du pays, les professionnels de la santé eux aussi s'insurgent. Notamment, en pointant du doigt le manque flagrant de médecins dans les hôpitaux. Mais également, en dénonçant les trop bas salaires et le caractère obsolète des équipements. Des manquements que la crise du Covid n'auraient fait qu'exacerber.