






Le 15 avril 2012, le monde découvrait la série Girls et ses quatre personnages féminins aussi imparfaits que réalistes. À l'époque, nous vous en parlions déjà dans cet article. Cette série, c'était une petite révolution féministe sur nos écrans qui avait comme un goût de Sex And The City 2.0. Cette création originale, on la doit au génie de sa scénariste, réalisatrice et interprète du personnage principal (Hannah) Lena Dunham. Treize ans plus tard, la cinéaste a célébré ce jour avec un goût doux-amer.
"Chaque année, à l'époque de la première de Girls (avril 2012), je deviens un peu contemplative, je broie du noir même", a écrit Lena Dunham en introduction de sa publication Instagram, le 1e mai. (...) Pour moi, le mois d'avril restera toujours le moment où ma vie a changé, d'une manière à la fois magique (je suis toujours là ! Avec vous ! En train de faire des choses !) et déconcertante."
Si le souvenir des années Girls est un mélange de sentiments positifs et négatifs pour Lena Dunham, c'est notamment à cause des commentaires négatifs qu'elle recevait alors sur son physique. Un body shaming dont elle se souvient encore très bien presque 15 ans plus tard. Elle avait alors 25 ans et se décrit aujourd'hui comme "un faon, tremblant sur ses jambes, incertain sur le sol glacé de la forêt." Une forêt peuplée de troll.
"Les commentaires qui me parvenaient - du moins ceux que je pouvais entendre - portaient sur toutes les façons dont ce jeune corps était inacceptable", explique Dunham. L'actrice précise que la lecture de ces commentaires a été pour elle "un cauchemar", la renvoyant "à tous les fantômes de la classe de cinquième qui vivaient dans (sa) tête". Mais ils l'ont aussi aidée à mieux vivre ce qui allait suivre.
"Grâce à ces années passées dans la section des commentaires, les changements de ma forme humaine - vieillissement, maladie, éraflures et cicatrices - ne m'ont pas ébranlée comme ils auraient pu l'être, explique Lena Dunham. Ce corps avait déjà été un objet de mépris et le reste de la route s'est donc aplani devant moi."
Finalement, le body shaming dont Lena Dunham a été victime l'a aidé à prendre du recul sur les diktats imposées par la société et sur la manière de s'en libérer. "Je ne croyais plus qu'être plus mince, plus grande ou plus bronzée me sauverait, explique-t-elle avoir compris. Aucun masque capillaire ni aucune culotte gainante n'allaient venir se battre en mon nom. J'ai compris que le seul bouclier dont nous disposons est notre voix, notre art, nos rêves, nos relations."
La voix de la sagesse.