





Les témoignages accablants se multiplient au tribunal.
5 ans après son premier jugement retentissant à New York et sa précédente condamnation en mars 2020 à 23 ans de réclusion criminelle pour viol et agression sexuelle Harvey Weinstein est de nouveau devant la justice. Accusé central d'un procès qui s'écoulera cinq semaines durant outre atlantique, l'ancien "ogre" de l'industrie Hollywoodienne se retrouve cette fois-ci face à trois femmes, rapportant des récits qui font tristement écho à ceux de ses nombreuses et précédentes plaignantes : rapports de domination, violences sexuelles diverses, "rendez-vous" dans des chambres d'hôtel...
Et l'indignation se fait ressentir parmi ces trois accusatrices.
L'une d'entre elles a même... Fondu en larmes. Face aux attaques acerbes de la défense, contestant leurs allégations, et la mise à mal de leur consentement, elle n'a pu cacher son émoi et sa colère.
Cette plaignante, c'est la productrice Miriam Haley, ancienne assistante de production de Weinstein, accusant notamment celui-ci de lui avoir fait subir un cunnilingus dans une chambre d'hôtel : "Je n'ai pas pu m'échapper de lui, je me suis dit 'je me fais violer, voilà c'est comme ça'... . J'étais enthousiaste à l'origine d'avoir l'opportunité de le rencontrer et je voulais voir s'il y du travail pour moi. Je me sentais humiliée dès qu'il m'a demandée un massage, quand je suis arrivée dans cette chambre de l'hôtel Majestic où l'on avait rendez-vous..."
Au tribunal de nouveau, elle s'exprime...
Une forte indignation, c'est ce que Miriam Haley a effectivement éprouvé.
Et exprimé sans fard, face à l'audience, lors de ce procès très médiatisé, et attendu, près d'une décennie après les prémices du mouvement #MeToo, dont l'affaire Weinstein est l'un des premiers grands événements et scandales. Un échange virulent relayé par la chaîne d'informations américaine Sky News.
Ce vendredi 2 mai, Miriam Haley a effectivement réagi aux insinuations de la défense, autrement dit l'avocate de Weinstein, Jennifer Bonjean, celles-ci : "Vous avez enlevé vos vêtements, n'est-ce pas ?", "Harvey Weinstein vous a violé, ou non, c'est au jury de décider". Réponse directe de la plaignante : "Non, ce n'est pas au jury de décider. C'est mon expérience. Et c'est lui qui m'a fait ça".
"Ne me dites pas que je n'ai pas été violée par ce p***** de connard", aurait ajouté Miriam Haley face aux formulations de Jennifer Bonjean - laquelle depuis plusieurs semaines insiste sur l'issue de ce procès qu'elle juge d'avance "favorable" à Harvey Weinstein.
Sky News précisant par la suite que le juge Curtis Farber a dû interrompre l'interrogatoire de l'avocate "et a envoyé les jurés faire une pause, les yeux de Mme Haley étant rouges lorsqu'elle a quitté la barre des témoins". Une séquence marquante lors d'un événement juridique qui est loin d'en être dépourvu.
Beaucoup s'interrogent d'ailleurs sur l'issue de ce procès, alors que ces dernières années ont été particulièrement marquées par la montée du masculinisme et la remise en cause du mouvement #MeToo.