Jeunes filles, soyez des Cléopâtre, pas des Kim Kardashian

Publié le Jeudi 13 Octobre 2016
Audrey Salles-Cook
Par Audrey Salles-Cook journaliste
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Jeunes filles, soyez des Cleopâtre, pas des Kim Kardashian
Jeunes filles, soyez des Cleopâtre, pas des Kim Kardashian
Paniquée de voir la reine du selfie devenir l'idole de toute une génération, la directrice d'un lycée anglais a décidé de monter au créneau pour essayer de changer la donne. Son projet : faire comprendre à ses élèves qu'elles peuvent s'identifier à d'autres femmes célèbres et brillantes, comme l'inoubliable reine d'Egypte Cléopâtre.
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Suivie par des dizaines de millions de followers sur Instagram, Kim Kardashian est devenue en quelques années l'une des célébrités les plus populaires de la planète. Et cela ne plaît pas à tout le monde. Car la sulfureuse "Kim K", qui submerge la toile de ses selfies plus ou moins habillés, fait désormais figure de référence pour bon nombre de jeunes filles.

Et il y en a une qui est particulièrement allergique à cette culture du vide, c'est Jane Lunnon, directrice de la Wimbledon High School en Angleterre. Elle a décidé de rappeler à ses jeunes élèves que d'autres femmes avant Kim Kardashian ont marqué l'histoire.

"Ce qui est inquiétant, c'est que Kim K devienne le modèle dominant"

Ainsi, la directrice a pris les choses en main et mis sur pied un programme pilote censé encourager les jeunes filles de son école à s'identifier à d'autres femmes d'influence comme Cléopâtre. A l'occasion d'une conférence début octobre, elle expliquait :

"J'ai simplement pensé que ce phénomène commençait à être préoccupant. Le problème n'est pas tant que Kim Kardashian puisse être perçue comme un modèle. Ce qui est inquiétant en revanche, c'est qu'elle devienne LE modèle dominant".

Histoire de leur faire un peu changer d'horizon, Jane Lunnon incite donc ses élèves à se plonger dans la littérature shakespearienne ou à prendre exemple sur Cléopâtre :

"Cléopâtre a su exercer le pouvoir dans un monde presque totalement gouverné par les hommes. Son parcours montre qu'il est possible d'être à la fois imparfaite et brillante. Elle reste une icône forte, qui a toujours considéré que son pouvoir était plus important que l'amour qu'elle pouvait éprouver pour un homme".

Jane Lunnon souhaite remettre l'accent sur l'intelligence, l'ambition et la vivacité d'esprit en prenant pour exemple des figures féminines fortes qui ont émaillé l'Histoire.

Et Cléopâtre n'est pas la seule à inspirer Jane Lunnon. Pour elle, de nombreux personnages féminins tirés de l'oeuvre de Shakespeare mériteraient également d'être mis en avant. Parmi elles, on retrouve la rebelle Béatrice de la pièce "Beaucoup de bruit pour rien", qui s'élève contre les inégalités que subissent les femmes de son époque. Ou encore Rosalinde, qui n'hésite pas à se travestir en homme pour influencer son amant et s'attirer ses faveurs les plus romantiques dans "Comme il vous plaira".

"Regardez ces héroïnes et leur capacité à se réinventer face à l'adversité. Elles font preuve de ressources, d'intelligence et de vivacité. Cela envoie un message très puissant à ces jeunes filles".

Persuadée que ces personnages littéraires pourraient devenir de véritables sources d'inspiration pour les jeunes femmes, Jane Lunnon espère pérenniser son programme et même l'étendre à d'autres écoles. "Dès que les élèves se mettent dans les baskets de ces personnages et commencent à penser aux dilemmes auxquelles ces femmes ont dû faire face, elles s'identifient forcément à un moment ou à un autre".

Le message : mesdemoiselles, soyez de préférence des Cléopâtre, pas des Kim Kardashian !