Elaborée en Corée il y a 20 ans, la Su Jok Thérapie est une interprétation moderne et alternative de l’acupuncture chinoise. Dérivée de la médecine traditionnelle, cette thérapie énergétique créée en 1987 par le professeur Park Jae Woo, de l’université de Séoul, utilise principalement des points de résonance actifs situés sur les mains (Su) et les pieds (Jok). Et pour cause, le Su Jok est basé sur le principe que ces extrémités sont des représentations miniatures du corps contenant la totalité des méridiens énergétiques et les principaux points d’acupuncture. La stimulation de ces points d’acupuncture permettrait ainsi de réguler l’énergie qui circule dans le corps et ses fonctions physiologiques. En effet, si l’on en croit le professeur Park Jae Woo, « la simulation des points ou des zones appropriées déclenche une onde électromagnétique informée qui se propage instantanément au cerveau, entraînant la production des neuromédiateurs qui régissent le soulagement de la douleur et la réaction salvatrice de l’organisme ».
Une alternative efficace aux gestes de premiers secours
Entièrement polyvalent, le Su Jok traite tout organe, système ou articulation sans aucun danger. Cette méthode s’adresse ainsi à tous et peut aussi être pratiquée dans le cadre des premiers soins d’urgence, lorsque les méthodes classiques sont inopérantes. Accident grave, victimes incarcérées ou partiellement inaccessibles, éboulement, tremblement de terre, accident ferroviaire, carambolage routier : dans ces situations, les mains ou les pieds des blessés sont souvent les seules parties du corps accessibles et, parce qu’elles ne comportent aucune zone vitale, peuvent être manipulées sans aucun danger par toute personne sans formation spéciale. Dans ce cadre, « bien qu’elle ne puisse en aucun cas se substituer aux soins prodigués par les secouristes professionnels et les urgentistes, cette méthode peut toutefois les précéder utilement, dans l’attente des secours organisés », souligne Guy Belfond, secrétaire général de l’Institut Français de Su Jok Thérapie. Par ailleurs, preuve de son efficacité mais aussi de sa simplicité d’emploi, le Su Jok est aujourd’hui enseigné aux membres des forces spéciales coréennes et russes.
Massage, graines et aimants au service du Su Jok
Concrètement, le Su Jok réalise son diagnostic à l’aide de diverses techniques nécessaires à la localisation des points les plus douloureux. L’équilibre énergétique est ensuite traité par différentes méthodes comme l’acupression (technique d’acupuncture sans aiguille), la moxibustion (technique de stimulation des points d'acupuncture par la chaleur), la chromothérapie (traitement de maladies par la projection de couleurs, sur le corps, via la lumière), la magnétothérapie et la thérapie par les graines (stimulation de la zone d’acupuncture au moyen d’aimants ou de graines) ou encore le massage. Lorsqu’une douleur ou trouble survient dans un endroit précis du corps, des points sensibles apparaissent en effet dans les zones de correspondances des pieds et/ou des mains. C’est la stimulation de ces points douloureux qui déclenche, au bout de quelques minutes, une réaction apaisante ou tonifiante sur la zone ciblée.
Depuis sa création en 1987, le Su Jok s’est largement développé à travers le monde. Après avoir conquis les Coréens, il a séduit le Japon, la Russie, l’Australie, les Etats-Unis, le Canada et la Pologne. La France, la Belgique, l’Espagne, le Maroc et la Tunisie sont ses prochaines cibles. On estime actuellement à plus de trois mille le nombre de praticiens agréés en Su Jok et à plus de trois millions le nombre de patients, un chiffre en constante progression.
Pour aller plus loin : « Su Jok, guide des soins d’urgence à la portée de tous », du professeur Park Jae Woo aux éditions Guy Trédaniel. 18 euros, 215 pages.
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