





Trois femmes sont victimes de féminicides ou de tentatives de féminicide chaque jour en France.
Cela, ce sont les chiffres officiels de la mission interministérielle pour la protection des femmes. En 2023, rapporte la plateforme du gouvernement consacrée à cet enjeu de société, les forces de sécurité intérieure ont enregistré 93 victimes de féminicides, et 319 victimes de tentatives de féminicides, et, 1 185 femmes ont été victimes de (tentatives de) féminicides. Ce sont des chiffres qui prennent en considération les suicides forcés, cette facette encore trop ignorée de ces violences genrées.
Et c'est pour cela qu'une grande dame du cinéma français, cependant très discrète, et controversée, dès qu'il est question des thématiques féministes, s'est exprimée sur ce fléau... Et a décidé de tirer la sonnette d'alarme. Cette actrice légendaire, c'est Catherine Deneuve.
Qui le scande : "Les féminicides sont une urgence. Les femmes portent plainte mais elles sont quand même tuées par leurs conjoints !"
Dans les pages de chez Vanity Fair, la Demoiselle de Rochefort s'indigne.
Et dénonce encore : "C’est un problème partout, en Italie, où des mobilisations ont eu lieu, en France, où le monde politique essaie de s’en occuper, mais la justice est lente".
Une assertion défendue par la plupart des associations féministes, qui montent au front depuis des années pour une optimisation des services d'aide aux victimes, un meilleur accueil de celles-ci dans la prise en compte de leur plainte, un traitement plus efficace de ces affaires, et surtout, une augmentation du budget alloué à la lutte contre les féminicides, comme c'est le cas en Espagne.
La prise de conscience collective, en tout cas, reste nécessaire.
On se doit de rappeler à ce sujet les mots de la journaliste Laurene Daycard, autrice de l'enquête Nos absentes, dédiée aux survivantes de féminicides : "J'en veux à celles et ceux qui ne sentent pas concernés. Comme si ça ne pouvait arriver qu'aux autres, à l'autre, à l'étranger, le pauvre, le poisseux. Je les déteste mais en l'écrivant, je réalise combien je jalouse leur ignorance. Qu'est-ce que ça doit être reposant de se croire immunisé contre l'horreur !".
"Du reste, Catherine Deneuve, elle, préfère ne pas s’exprimer sur l’affaire Depardieu, ni sur le mouvement #MeToo. « Je préfère ne pas parler de ces thèmes en interview, mes propos sont toujours déformés. Ça m’est déjà arrivé, surtout aujourd’hui avec internet et les réseaux sociaux. Il suffit d’un mot pour qu’on comprenne tout de travers. C’est devenu terrible. »", achève Vanity Fair dans le long portrait que dédie le magazine ce mois ci à la Césarisée.