Cette campagne de pub Valentino fait bondir les homophobes

Publié le Jeudi 22 Avril 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Pourquoi le beau portrait de Michael Bailey Gates chez Valentino défrise les homophobes.
Pourquoi le beau portrait de Michael Bailey Gates chez Valentino défrise les homophobes.
La nouvelle campagne de pub de la maison Valentino suscite l'enthousiasme par sa dimension inclusive et progressiste. Mais elle fait également bondir les internautes homophobes sur la Toile. Qui est surpris ?
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Elle est belle, la nouvelle campagne de pub de la maison Valentino. Parmi les affiches qui se déploient pour célébrer les produits de la griffe, un portrait, et plus précisément un autoportrait : celui, intimiste et esthétique, de Michael Bailey-Gates, photographe militant et artiste visuel androgyne. Un nu épuré et moderne, sensuel, troublant et progressiste, illustrant un slogan prônant les vertus de la "liberté d'expression".

Une liberté d'expression qui n'a pas que des qualités cependant. Depuis la mise en ligne de ce cliché sur ses réseaux sociaux, Valentino se confronte effectivement à une abondance de commentaires homophobes et transphobes, accueillant ces photographies avec une haine malheureusement ordinaire.

Réactions haineuses et emoji "vomi" s'alignent par exemple sous le post Instagram de la marque. "La mode ne doit pas être à propos de 'ça'' !", "Cela n'a rien à voir avec la liberté d'expression", "C'est un homme ou une femme ? Ou on est censé deviner ?", peut-on notamment lire. Tant et si bien qu'un internaute ironise : "Je ne compte plus tous les emojis 'vomi' sous ce post ... Avez-vous tous mangé dans le même mauvais restaurant ?".

Mais Pierpaolo Piccioli, créateur de mode et directeur de la mythique maison, n'a pas à coeur de prendre les choses avec humour. Sur son compte Instagram, le directeur a notamment dénoncé cet effrayant flux de "commentaires haineux et agressifs".

On le comprend.

"La haine n'est pas une liberté d'expression"

"Mon travail est de délivrer ma vision de la beauté en osmose avec l'époque dans laquelle nous vivons. L'évolution est possible si l'égalité est possible, si l'inclusivité est possible, si les droits humains sont défendus et si la liberté d'expression protégée. La haine n'est pas une liberté d'expression mais une réaction à la peur et la peur peut se transformer en violence. Nous condamnons toutes formes de violence, de haine, de discrimination", développe Pierpaolo Piccioli. Un appel à la bienveillance, mais aussi une façon de tirer la sonnette d'alarme.

Que le créateur de mode et ceux qui croient encore un minimum en l'humanité se rassurent, une ribambelle de commentaires enthousiastes est venue contrebalancer ce flux haineux. Ainsi la publication de Valentino est elle également largement saluée par les internautes. "Y a-t-il une alerte qui se déclenche quelque part pour appeler certains fanatiques lorsque leurs normes de genre sont remises en question ?", "Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas. C'est vraiment une belle photo !", "Magnifique ! Nous avons tellement besoin de cette énergie ! Un retour à la fluidité du genre, car les rôles genrés résultent du patriarcat", peut-on notamment lire.

"Je vois tellement de commentaires inappropriés. Honte à vous tous. Cet autoportrait est la pure expression d'une individualité et d'une inclusivité. Ouvrez vos petits esprits", fustige encore une internaute. De quoi faire écho à la légende de l'oeuvre de Michael Bailey-Gates : célébrer "l'infini(té) de l'individualité". C'est réussi.